[OS coco40] 11.67 - A vos lunettes !

Tant qu'à avoir passer autant de temps à la rédaction, autant que des fans le lisent. Bon courage

Spécial dédicasse à Mrs-C, sans qui j'n'aurais rien fais du tout :-°.

Musique conseillé pour être dans « mon » ambiance d'écriture, Munshy - On my Shoulder
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Citation :

Sous mes pas, une brindille avait cédé, et, à cause de ce bruissement négligeable, j'étais découvert.
« C'est toi Jake ? »
"Fonce, Fonce, FONCE !" hurlais-je d'une voix plus rieuse qu'alarmante.
Ness, bien que surprise, sauta par la grande baie vitrée du première étage de la villa des Cullen, et me rejoignit dans l'instant.
J'entraperçus la figure de Bella, pleine de fureur, à l'endroit où sa fille s'était trouvée une seconde plus tôt. Croisant le regard de Ness, nous nous retournâmes machinalement, complices, et commençâmes à courir.
"Chez Charlie ! Chez Charlie ! Chez Charlie !" m'efforçais-je de penser tout en parcourant plusieurs kilomètres dans la forêt.
- "Ness, rappelle toi, il faut brouiller la vue de ton père !"
La réponse me vint lorsqu'elle m'effleura l'épaule, et que je vis le sommet enneigé d'une montagne, image qu'elle se représentait à elle-même. Je trouvais amusante la façon dont elle se moquait de son père, et j'imaginais bientôt une superbe plage, de façon à véritablement le persifler.
- "On va à la réserve cette fois ci tonton ?" dit enfin ma nièce après quelques kilomètres. Elle s'était donnée la peine de prononcer ces mots à vive voix. Il était de coutume entre nous, de communiquer ainsi. Non pas que ce fusse plus pratique, voir plus discret, mais, il s'agissait là d'un acte encore plus naturel pour nous deux que de respirer.
-"Je ne me risque pas à t'arracher à ta mère pour faire autre chose que manger dans le canapé et regarder le match avec Seth, et tu le sais."
Un sourire radieux se dessinait sur ses lèvres minces et parfaites.
Bella était tellement attachée à vouloir faire de sa fille une petite humaine première de la classe depuis qu'elle entamait la fin de sa maturité physique, que même Ed me laissait faire, parfois. Il en allait de la survie psychologique de ma nièce. En effet, physiquement parlant, tout allait pour le mieux. L'éventualité envisagée par Carlisle, qui était que Nessie ne s'arrête de grandir rapidement, avait été écartée, et la précaution de Bella, de prélever de son venin afin de transformer sa fille en immortelle, toute aussi inutile.
Durant ces six dernières années, de paix et de tranquillité, la situation s'était véritablement améliorée et stabilisée. Les Cullen et les loups-garous, avaient annulé le traité. Tout membre de chaque clan pouvait maintenant se rendre où bon lui semblait. La zone de Forks était dite inviolable sur un rayon de 500 kilomètres, ce qui signifiait qu'un vampire, même carnivore, ne pouvait y chasser. Ce qui avait arrêté net le nombre de nouveaux arrivants dans la meute. Meute qui s'était d'ailleurs très largement réduite, puisque les trois derniers d'entre nous à encore se transformer étaient Seth, Leah et moi, les autres y ayant renoncé sans remords.
A peine quelques secondes après notre arrivée à la réserve, une bonne demie douzaine de personnes peuplée le salon de Billy. Le match était commencé, et nous étions déjà, Ness et moi, entassés sur le canapé. Appuyée sur mon épaule, j'étais capable d'apprécier les arômes que dégageaient ses longs cheveux, de sentir la pression de sa joue sur mon épaule découverte, la chaleur de cette même joue, aussi belle que rosée. Regardant le match en différé, depuis son esprit, j'avais tout le loisir de me pencher, afin d'observer ses traits fins, tellement purs, tellement semblables à ceux de ses parents, mais en même temps, tellement uniques.
Perdu dans mes pensées, j'aperçus une ombre se diriger vers moi, et un violent coup me fut soudain octroyé, en plein milieu du crâne.
Je ne pus me redresser. Moitié assommé, moitié étonné, je mis quelques secondes à ouvrir les yeux.
- Pourquoi t'obstines tu Jacob Black ! Il faut qu'elle soit prête pour la rentrée cette année, laisse la donc un peu ! Je te jure que je te mordrais si tu viens encore la kidnapper sale cabot ! hurlait-elle totalement furieuse maintenant, en tirant ma nièce par le bras... Une furie démesurée pour le méfait commis d'après moi...
- Rentrons à la maison, et toi Jacob, plus de plans de ce genre, sinon...
- Oui, oui.
Nous rentrâmes donc à la résidence des Cullen. Grâce à Esmée, une chambre m'avait été concédée, afin que je puisse rester près de ma Nessie. Ce qui était quand même un gros cadeau de leur part, puisque outre le fait que je sois nourri, logé et blanchi à leurs frais, ils avaient à supporter mon odeur, bien qu'elle fut plus supportable aux dires d'Esmée.

Une chaude matinée d'août, je fus réveillé par des chuchotement provenant sûrement du jardin. Trop faibles pour être compréhensibles dans mon état humain, je renonçais à leurs donner un sens, et m'engouffrais dans la cuisine pour dévaliser le réfrigérateur. J'y trouvais Esmée et Nessie, en train elles aussi de déjeuner. Esmée parut me lancer un regard incertain l'espace d'une seconde, mais elle se détourna afin d'attraper mes couverts. Nous engloutissions nos oeufs, moi avec plus de facilité que Nessie tout de même. Il était de la requête d'Esmée que sa petite-fille mange des aliments solides bien que ladite petite fille soit moins ravie que le reste de la famille de cette décision.
- Nessie, t'as vu le soleil qui cogne aujourd'hui ? On va se baigner à la Push ?
C'est vrai ? Je voulais justement...
Edward entrait dans la pièce au moment où la réponse me venait, et d'un ton indifférent, s'adressa à sa fille.
Ness, ta mère veut que tu l'accompagnes à Seattle, vous devez faire vos courses de pré-rentrée d'après ce que j'ai cru comprendre.
Mais papa, j'allais justement aller à la Push aujourd'hui, lui rétorqua elle avec une déception presque palpable.
Je suis sûr que Jake remettra votre petit rendez-vous à plus tard. De plus, Alice a insisté pour que vous alliez faire les boutiques autour du Space Needle, afin de ramener un souvenir à papi.
Je savais qu'elle avait abandonné à cet instant, car son père arborait un sourire satisfait quand il entama sa sortie de la pièce lentement. En revanche, je compris moins le regard victorieux et provocateur d’Edward, un regard que je n'avais pas vu depuis l'époque où lui et moi étions rivaux aux yeux de sa femme. A cet instant précis, il détourna les yeux, et disparu aussitôt.
Perplexe, je ne m'inquiétais pas outre mesure, et rejoignis la forêt où je me transformais pour suivre la trace de ma nièce pendant, le début de son voyage tout du moins. Quelques minutes seulement après ma transformation, j'avais perdu sa trace.
Cette attitude bizarre de la famille Cullen m'inquiétait quelque peu, et je me posais de plus en plus de questions, sur la relation que j'entretenais avec les vampires, la durabilité d'une telle situation, ...
Au lendemain de l'incident, Ness me retrouva, mais cette fois ci, ce fut elle qui prit l’initiative de notre fuite. Je la suivis sans question, et nous empruntâmes une route inhabituelle dans la forêt. Arrêtés à bonne distance de la maison, afin d'être immunisés contre la capacité mentale d'Edward, nous nous immobilisâmes finalement prêt d'une arche, composée de feuilles mortes, de branches, et d'écorces sèches. L'air était moite, mais l'odeur agréable.
Tu as l'air fatigué Jake... dit elle soudain l'air inquiet.
J'ai mal dormi, avouais-je innocemment.
 C'est à cause de papa et maman c'est ça ?
Je n'étais donc pas le seul à avoir remarqué que quelque chose avait changé ces derniers temps. Elle baissa les yeux et je sus instinctivement qu'elle en savait plus que moi.
Sais-tu ce qui se passe Nessie ?
Oui. Ajouta-elle en scrutant mes chaussures usées.
Tu veux bien m'expliquer ?
-Non, c'est trop embarrassant et ridicule, mais je peux te montrer ce que craignent papa et maman...
A ces mots, elle m'effleura le visage, et je pus lire ce à quoi Ness pensait.
-C’est ridicule hein, oncle Jake ?
Son regard suppliant se plongea au plus profond de mes yeux sombres. Elle cherchait en moi l’acquiescement qui lui permettrait d’ éclater de rire. Elle ne trouva pourtant que le trouble qu’elle venait d’installer dans mon esprit. J’aurais voulu partir, retrouver ma condition animale, et oublier cette scène. Mais je restais là, à la fixer. Je ne pus que murmurer :
-Je suis désolé.
J’étais plus sonné après ses révélations qu’après le coup de Bella. Ainsi, la maisonnée s’agitait parce qu’ils redoutaient tous mon changement de comportement. Leurs regards en coin, leur distance, leur refus d’amener Nessie à la Push, c’était ça ? Mais de quoi avaient-ils peur ? Que je la force à m'aimer ? Ou juste ne voyaient-ils en moi rien d’autre qu’un oncle ? A ce moment là, je n’aurais pu moi-même leur répondre. Plus oncle que prétendant, je me forçais à sourire à l’ange qui me faisait face :
-Veux-tu que je te raconte une légende Quileute ?
Je m’asseyais dans l’herbe, en l’invitant à faire de même. Et là, au cœur de la forêt, je lui contais les histoires de la tribu relatant le phénomène de l’imprégnation. Je terminais en citant l’exemple de Sam qui témoignait de la force d’un tel engagement, sans pour autant montrer que je portais un quelconque crédit à ces légendes de feu de camp. Renesmée me fixa, et d’un bon se leva en me tendant la main. La gène s’était dissipée, et je me félicitais de lui avoir raconté la vérité. Nous fîmes la course pour rentrer. Je la laissais me devancer. Elle s'arrêta net une centaine de mètres avant d’arriver sur le chemin de terre qui menait à la demeure des Cullen. Je l’imitais. Edward nous attendait.

Mon sang se glaça. Je retrouvais le vampire que j’avais laissé se perdre derrière l’ami. Ses yeux flamboyaient. Il était dans une rage folle. Une rage qui n’était pas sans rappeler celle que j’avais fait naître en lui le jour de son mariage. En beaucoup plus puissante. J’essayais d’adopter un air décontracté, et repris ma course. Je tentais de me convaincre qu’il y avait autre chose. Qu’il n’avait rien contre moi. Mais à peine arrivés, il cria à sa fille :
-Nessie, rentre à la maison. Tout de suite !
Son ton était sans appel. Renesmée lui obéit sur le champ. Sans même que je puisse lui dire au revoir. Car à présent je savais que je ne la reverrais pas avant longtemps. Edward me fixa un moment ses prunelles incandescentes condamnant de tout son être mon comportement. Nous étions pourtant assez loin de la maison pour qu’il ne puisse lire dans nos esprits !
Il ne me donna pas les explications que j’attendais. Avec dédain, il murmura juste :
-Tu n’avais pas le droit Jacob…
La fureur reprit le dessus, et il me frappa en plein visage, mu par un protectionnisme tout paternel. Je ne réagis pas. Mon sang chaud coula de la plaie qu’il m’avait fait, je le sentis glisser de ma joue à mes lèvres. Je ne bronchais pas. Pourtant, je n’étais coupable de rien. Jamais je n’avais convoité Nessie avec désir. Mon procès avait déjà été fait. Pour eux, j’étais coupable.
-Pars Jacob ! Pars, et ne t’approche plus jamais de ma fille ! Sale chien galeux ! Laisse ma famille en paix. Tu n’es plus le bienvenu ici.
Et sans se retourner, il courut jusqu’au perron. J’étais seul.

Déchirant mes vêtements, je passais de l’homme au loup. Ma peine s’évanouie, en même temps que mon humanité. Et je courus. Des jours. Peut-être des semaines. Des montagnes enneigées imaginées par Renesmée au bord de mer où je contemplais les vagues aller et venir sans relâche. Ma vie était comme l’océan. Elle me donnait, et me reprenait. C’est face aux flots tumultueux que je repris forme humaine. J’aimais Nessie comme ma nièce. Elle illuminait mes jours. Son sourire était ma seule raison de vivre. J’aurais pu la tenir dans mes bras des heures durant. Sentir le parfum frais de ses cheveux. Regarder le soleil jouer sur son visage. Entendre sa voix harmonieuse. La caresse de sa main sur ma joue. Ses doigts fins et délicats. Le rouge de ses pommettes. La grâce de ses mouvements. Non, je ne l’aimais pas comme ma nièce. Ou pas comme tous les oncles aiment leurs nièces. Je l’aimais sens concession, ma vie lui appartenait tout entière.
Mon cœur se déchira. Et des larmes coulèrent le long de mon visage. Elle devait savoir que je lui vouais un tel amour. Il fallait que nous le partagions. Il devait être entier et invincible. Complice et ardent. Je ne pourrais vivre loin d’elle, ni même sans elle. A cette instant, j’avais envie qu’elle m’appartienne entièrement. Pour la première fois, je la désirais.

Citation :

A en perdre haleine, je courus jusqu’à la Push. Sous ma forme humaine, pour que la passion qui me consumait ne perde rien de sa force. Le feu qui secouait tout mon corps me fit avancer plus vite que jamais. Le lendemain, je pénétrais silencieusement dans la maison familiale. Je me permis même le luxe d’un sourire en entendant Bill ronfler. Depuis quand n’avais-je pas souris ? Plus depuis ce jour, auquel je répugnais de penser. Le visage de Renesmée me sauta à la figure. Et une boule obstrua ma gorge. Je ne devais pas oublier pourquoi j’étais rentré. Je me rendis dans la salle de bain. Je rasais une barbe vieille de deux semaines. J’ôtais les vêtements déchirés que je portais, et les jetais. Je pris une douche glacée pour me sortir de ma transe. Enfin, je mis de l’ordre dans ma chevelure rebelle. Je jetais un coup d’œil satisfait dans la glace. Une fois dans ma chambre, j’enfilais mon plus beau costume. Le même que je portais le soir du bal, ce fameux soir où j’avais mis Bella en garde. Si seulement elle m’avait écouté, je n’aurais pas connu le bonheur de m’imprégner de sa fille. Je ne serais pas dans cet état euphorique à l’idée d’aller lui faire ma déclaration. J’avais l’impression d’être un adolescent invitant sa première fille au cinéma. Je n’avais même pas conscience du désuet de mon attitude. Il ne manquait plus que le gel et le bouquet de fleurs, et je serais un pur cliché.

J’entendis la voix de Seth devant le garage :
-Jake, c’est toi ?
Il avait du me voir rentrer. Je me mordis les lèvres en pensant à l’anxiété dans laquelle j’avais, une fois de plus, du plonger les personnes qui m’aimaient. Bill, Seth, Sam, même Leah, tous avaient du s’inquiéter de me voir absent si longtemps. J’étais soulagé de voir que Seth allait bien, et je regrettais sincèrement ce que j’allais lui infligé, car ma décision était prise, il fallait que je vois Nessie, et ce par n’importe quel moyen. Si c’était vraiment mon ami, il me pardonnerait. Je fis le tour de la maison, et le prit par surprise en lui ébouriffant les cheveux :
-Hey salut mon vieux ! Ca va ?
-Mais Jake, qu’est ce qui t’as pris ? On s’est fait un sang d’encre. Tu n’imagines même pas les capacités lacrymales d’Emily !
Avant qu’il ait pu dire autre chose, je le serrais dans mes bras, il fallait qu’il soit en face de moi pour que je me rende compte à quel point il m’avait manqué. Il se dégagea, gêné.
-Ouais, ouais, ça va, moi aussi ça me fait plaisir que tu sois revenu. Et, heu, c’est pour moi que tu t’es fait beau ?
-Ecoute Seth, je m’excuse de te demander ça, mais j’ai pas d’autre alternative. Tu vas toujours chez les Cullen ?
-Ben ouais. J’vais voir Nessie le soir, on bosse un peu ensemble, et des fois je regarde les matchs de football américain avec Emmett. Pourquoi ?
J’admirais le discernement de mon ancienne famille, qu’ils ne mélangent pas leur antipathie pour moi à leur relation avec mon ami m’aurait même touché, si je n’étais pas si révolté par leur attitude.
-J’ai besoin que tu me rendes un service, mec. Il faut absolument que je parle à Renesmée. Donne lui ce papier pour moi, et surtout, ne le lis pas, je voudrais pas qu’Edward l’intercepte, nos relations sont un peu tendues ces temps-ci.
Sans un mot, il me tendit la main. Je me jurais de lui rendre un jour ce qu’il s’apprêtait à faire pour moi, et y glissa un morceau de réclame publicitaire déchirée sur lequel j’avais écrit trois mots : piscine privée, 18h. Je savais qu’elle comprendrait. Lorsque Nessie était plus jeune, j’avais l’habitude de l’emmener se baigner dans une crique de la Push, pour plaisanter, je lui avais dit que c’était notre piscine privée, et que si un autre baigneur osait s’y aventurer, la mer le rejetait sur le sable. Ces instants d’insouciance me paraissaient à une éternité de ce que je vivais maintenant. En songeant à tous ces moments magiques que j’avais passé en compagnie de ma nièc…de Nessie, je regardais Seth s’éloignait.

Il était dix sept heure lorsque j’arrivais sur la plage. J’étais impatient de la voir, mais je redoutais nos retrouvailles. J’étais parti avec l’idée que mes sentiments seraient réciproques, mais plus l’heure fatidique approchait, plus je me rendais compte que je nageais dans l’ignorance. Pour tuer le temps qui prenait un malin plaisir à s’étirer au maximum, je décidais de nager au sens littéral du terme. J’avais chaud, plus chaud qu’en temps normal, et l’eau glacée se resserra sur moi comme un étau, semblable à celui qui tordait mes entrailles. A son contact, je me laissais emporter par une sensation d’étourdissement. Sur le dos, je regardais le ciel, songeur, à moitié conscient de ma situation précaire. D’instinct, mon esprit s’était déconnecté, et ma respiration reprenait graduellement un rythme normal. Je ne sais pas combien de temps je restais dans cet état second, mais lorsque je réouvris les yeux, elle était là, assise sur mes vêtements que j’avais abandonné sur le sable.
Je nageais jusqu’au rivage. En essayant de me donner une contenance que je n’avais pas. Elle souriait. J’interprétais ce signe comme étant de bonne augure. Et puis, elle était venue, c’était déjà réconfortant, engageant. Prestement, je sortis de l’eau, la rejoignis.
-Oncle Jake, je voulais te dire…je…je suis désolée. Pour la réaction de papa. Je crois que c’est moi qui ait mal caché mes pensées…J’ai essayé de le raisonner tu sais.
Oncle Jake… Deux coups de poignards dans mon cœur. Oncle Jake. Je l’écoutais s’excuser, mais ses mots n’avaient aucun écho, seul mon titre raisonnait. Oncle Jake. Elle s’était tu, ses deux yeux chocolats me dévisageant avec intensité. Je m’agenouillais et pris ses mains entre les miennes, en jouant avec ses doigts fins . Je plantais mon regard au fond de ses prunelles. Légèrement tremblante, elle le soutint. Nos souffles s’étaient accélérés. J’inclinais ma tête sur le côté. Et doucement, je m’approchais de son visage, gravant dans ma mémoire sa perfection. Mes lèvres étaient à quelques centimètres des siennes, et elle restait sans réaction. Je pouvais entendre son cœur qui battait la chamade. En fermant les yeux, je terminais mon chemin. Je goûtais aux saveurs sucrées de sa peau. Elle me rendit mon baiser. Sans précipitation. J’ouvris les yeux.

Un éclair brun. Et plus rien. Je sentis mes bras se refermer sur du vide. Je chancelais. Les feuilles de la forêt frémirent, et puis le silence. Tranchant. Écœurant. Je me laissais tomber lourdement sur le sable. Je frissonnais. J’avais froid. J’aurais du me lancer à sa poursuite, lui dire à quel point je l’aimais, et la suppliait, mais je ne le fis pas. Pourquoi m’avait-elle laissé faire, encouragé, alors qu’il n’y avait rien ? Tout comme Bella à l'époque... Il y avait tant de choses que j’ignorais. L’air glacé engourdissait aussi bien mes membres que mon esprit. Gelant la douleur qui m’étreignait. Je le laissais prendre possession de tout mon corps. Et bientôt, je perdis connaissance.
Lorsque je me réveillais, je sentis une odeur de pain d’épices, et d’encaustique. Un parfum familier. J’entendis le rire cristallin d’Emily, et la voix grave de Sam. Je savais que Seth devait être avec eux. Il avait du succomber à la tentation de jeter un petit coup d’œil sur ma missive. Je ne lui en voulais pas. Je fermais les yeux. Mes souvenirs étaient flous, et ma tête me faisait mal. J’essayais de me lever, mais je trébuchais. Emily entra, une assiette à la main. Elle m’aida à me rasseoir sans un mot, et me tendit le gâteau encore chaud :
« Tiens, mange, tu te sentiras mieux après. »
Elle me jeta un regard maternel. Je savais qu’elle essayait de comprendre ce que ce rejet me faisait, mais elle ne pouvait pas même s’imaginer la moindre parcelle de chagrin qui m'habitait. Même elle, qui connaissait le prix de l’amour. Je baissais les yeux sur sa cicatrice. J’aurais donné n’importe quoi pour que ma passion envahisse celle que j’aimais, mon visage, ma vie. Ma vie…
J’attrapais le pain d’épices et mordit dedans goulûment. J’avais faim. J’appréciais pourtant ce repas plus qu’aucun autre avant. Il me permit de reprendre des forces. Et lorsque Emily se leva pour rejoindre le salon, je la suivis. Les garçons étaient assis sur le canapé et regardaient un match de hockey. Ils riaient. Je m’assis avec eux, je ris avec eux. Et au moment de prendre congé, mon cœur se serra. Ils allaient me manquer, Emily aussi. Bill bien sur. Et Leah, et Bella, Edward, Esmée, Emmett. Carlisle, Alice, Jasper. Même Rosalie. Il fallait que je parte, vite, avant que les larmes ne s’échappent, avant de changer d’avis.

Je savais quoi faire. Quoi chercher. En entrant dans ma maison, je ne jetais pas un seul regard aux affaires de Bill, aux photos accrochées sur les murs, à mes souvenirs. Je mis ma chambre à sac pour trouver un minuscule coffret en bois vernis. En le voyant, je ne pus retenir mon chagrin plus longtemps. Je pleurais. D’un geste rageur, j’essuyais les larmes du revers de ma manche. Ce n’était pas le moment. Je glissais l’écrin dans ma poche et ressortis. Paradoxalement, je ne m’étais jamais senti si vivant...

La plage était aussi calme et apaisante qu’elle l’était avant. Je m’assis près de l’eau, contemplais le soleil qui se couchait en se noyant dans les vagues. C’était une belle soirée pour mourir. Je sortis la petite boîte, son poids insignifiant cachait bien son pouvoir. Mes mains ne tremblaient pas quand j’en sortis un minuscule flacon. Le venin de Bella. Je souris. Elle me l’avait donné le jour où elle avait compris que Renesmée n’en aurait pas besoin. C’était un geste symbolique. Si elle s'était doutée qu'un jour, j'aurais à m’en servir, elle l’aurait sans doute détruit. Pourtant, j’étais heureux qu’elle ne l’ait pas fait. Je n’aurais pu souhaiter plus belle mort que celle-ci. Doux était le réconfort de disparaître sous le poison d’une amie. De ma meilleure amie. Je ne voulais pas faire de cérémonie. J’implorais seulement le pardon de tous ceux que j’abandonnais. J’aurais aimé écrire à chacun combien je les aimais. Leur expliquer mon geste. Et leur dire de ne pas me pleurer. Mais il était trop tard. Je n’avais même pas de crayon. Il n’y avait qu’un bâton près de moi. J’écrivis dans le sable un simple « Pardon ». Et je brisais le flacon.

Je sentis le venin s’immiscer dans mes veines, paralysant mon corps. Adieu. Adieu mon amour.


...



Il était près de huit heure du soir. J’avais encore sur les lèvres le parfum musqué de sa respiration.
-Nessie, à table !
Pourtant, je n’avais pas faim. J’étais sur mon nuage. Un nuage nommé Jake. J’avais passé tellement de temps à le considérer comme mon oncle que je ne m’étais pas aperçue qu’il était bien plus. Je regrettais d’être partie en courant, mais mon cœur était sur le point d’exploser. Ainsi, c’était ce que l’on ressentait pour un premier baiser ? Il me tardait tellement de le revoir, d’en échanger un deuxième, puis un troisième, puis un autre, et un autre, et encore un autre. Jacob Black, je t’aime.

J'aurai plutôt dit 'à vos mouchoirs'

Quelle fin poignante, j'en ai les larmes aux yeux...

A oui, j'ai pas vu venir le geste de Jacob...

Je trouve le changement de narrateur assez maladroit par contre.

Oh mon Dieu, c'est vraiment une fin à la Roméo et Juliette, très triste, un peu absurde (pas au sens négatif). En tout cas, je trouve que amènes cette fin très bien, qu'elle n'arrive pas n'importe comment. Il manque peut-être un peu l'humour de Jacob, mais bon il n'a pas l'air au meilleur de sa forme non plus xD

Faut dire que j'aime pas le personnage de Jacob déjà... :/

Mais merci pour la comparaison à Roméo et Juliette, c'était l'idée o/


Polly merci pour la remarque sur le changement de narrateur.

Sakura, j'ai essayé de faire ce que j'ai pu :)

coco40 a écrit:

Sakura, j'ai essayé de faire ce que j'ai pu :)

j'ai bien aimé hein mais comme tu as dit "à vos lunettes", je les ai mises au bout du nez... ce que je m'attendais pas c'est la buée dessus, la lèvre inférieure qui tremblote et le paquet de kleenex à aller chercher ! ^^*

Si c'est vraiment vrai, j'suis trop content \o/

...reste à considérer si tu es plutôt émotive en temps normal ou non...

lol

J'ai pas pleuré devant Titanic (je sais pas si c'est une référence ^^*).
La dernière fois que c arrivé pour un livre ou un film c'était au cinéma avec Benjamin Button...

Mais t'as lu combien d'autre OS ?

Tous ceux postés ou quasiment !

Bien à toi.

Et le tiens on peut le lire quelque part ? tu as participé ?

Si tu veux qu'on parle de ton OS plus en détail, envoie moi un mp, un topic doit rester un topic, et pas une conversation entre 2 personnes

Bonne soirée !

La fin est horrible! La référence à Roméo et Juliette m'a tout de suite sautée aux yeux. Le plus tragique est que ce soit le venin de Bella...

Dans l'ensemble, j'ai vraiment bien aimé ton OS, mais je le trouve assez inégal dans le sens où certaines tournures sont plutôt maladroites, en revanche il y a des passages vraiment beaux et bien formulés!

D'accord, j'pourrais te demander d'être plus constructive en citant les passages que tu trouves maladroits et ceux qui sont mieux formulés histoire que je puisse essayer d'améliorer tout ça ?

merci

j'ai adoré ton histoire à la Roméo et Juliette
c bien écris ... juste au début j'étais un peu perdu
je ne comprenais pas pourquoi Nessie appelait Jacob "tonton"
mais c un détail insignifiant et d'ailleurs cela s'explique très bien par la suite
bravo

Ben le fait que Edward considère Jake comme son frère à la fin du dernier tome en fait... J'ai vu qu'un correcteur non plus n'avait pas compris de suite, j'aurais dû être plus clair.

en tout cas je rassure cela n'enlève rien au charme de ton histoire
que j'ai beaucoup apprécié

merci :)

C'est un OS superbe. J'ai beaucoup aimé, vraiment. Et puis, tu as une maniere d'écrire qui est vraiment ... prenante. C'est beau, c'est triste, ça à l'air tellement vrai, tellement eux. Je trouve que le tempérament un peu à l'opposé des habitudes que tu fais endosser a Jacob lui va très bien, dans le contexe. Bravo (: