Poèmes d'Ambrelune

Nuit



Nuit.
Le vent caresse ma peau et fait voler mes cheveux.
Immobile, j’observe le ciel, sa noirceur est le reflet de mes yeux.
Pour moi, les étoiles, filles de l’espoir, ont disparu pour toujours,
Un voile d’encre sombre m’étouffe et m’entoure.
Belle nuit pour partir…

Nuit.
Une nappe de brouillard plane sur la forêt,
Lieu de beauté, de tranquillité et de paix.
Chaque arbre, chaque buisson respire la vie,
Je dois admettre que bientôt, je ne serai plus ici.
Belle nuit pour vivre…

Nuit.
Des larmes, perles liquides, glissent le long de mes joues, sur ma peau glacée.
Chacune d’elle est une pensée pour ceux que je ne veux pas oublier.
A présent, mon esprit n’est plus que tortures et douleurs,
Je veux vivre, alors pourquoi faut-il que je meure ?
Belle nuit pour pleurer…

Nuit.
Il n’est plus très loin, il s’approche, je le sais, je le sens.
Il trompe l’air, se coule dans l’obscurité, silencieux, et pourtant je l’entends.
Son ombre invisible est proche, toujours plus proche de moi,
Je devrai me retourner, pourtant, je ne le ferai pas…
Belle nuit pour espérer…

Nuit.
Le poison de la peur s’insinue peu à peu dans mes veines.
Un feu dévorant embrase ma colère et ma haine.
Je voudrais hurler et m’enfuir, mais je me retiens,
Je refuse de penser à ce qui m’attend, même si je ne connais mon destin que trop bien…
Belle nuit pour souffrir…

Nuit.
Des doigts caressent ma nuque, puis frôlent ma joue.
Ses gestes envers moi sont tendres, presque doux.
Doucement, je ferme les yeux, il sourit dans mon dos,
Alors je sens ses griffes poignarder ma chair et ma peau…
Belle nuit pour tomber…

Nuit.
Un sombre rideau de lumière obscurcit peu à peu ma vue.
Mon sang rejoint la terre où tant de vie ont déjà été répandues.
Le spectre de la mort m’apparaît soudain,
L’aube de ma vie s’achève…enfin…
Belle nuit pour mourir…