Voilà, je poste le texte que j'ai envoyé comme candidature
Renesmée***
Mi-humaine… Mi-vampire… Hybride. Des mots qu’on employait pour résumé une éternité de vie, les infinis battements de cœur d’une destiné… Mon existence. Pourtant, je ne me sentais rien de cela. J’étais… moi, Renesmée Carlie Cullen. Fille d’Edward et d’Isabella Cullen.
Si j’avais été mortelle, j’aurai été âgée de 4 ans. J’ai cependant l’air d’en avoir 16. Mon « grand-père », Carlisle, estime que j’aurai complété définitivement ma croissance d’ici 1 an et demi, au maximum.
Lorsque mes parents, moi et Jacob faisons des sorties ensemble, nous passons pour deux couples amis étrangement ressemblants. Notre dernière escapade remonte déjà à plus d’un mois… Jacob.
Je l’ai très peu vu en ce mois d’avril. Toujours occupé, trouvant constamment des prétextes pour reporter nos rencontre, les annuler. Il agit bizarrement. Pire : il me fuit. Il faut dire que notre relation a changée, ces dernier temps…
*
« - À table, petit monstre! » Le ricanement provenant du rez-de-chaussée me parvint clairement de l’ancienne chambre de mon père (j’aimais y passer mon temps, allongée sur le canapé en cuir, à écouter de la musique).
Emmett. Qui d’autre? Je descendis les escaliers en décochant une affreuse grimace à l’ours immature qui me tenait rôle d’oncle. La famille avait prit l’habitude de se réunir à table à l’heure de mon repas (oui, j’étais forcée d’ingérer de la nourriture « normale » pour garder un certain « équilibre », selon Carlisle. L’odeur était mille fois moins alléchante que celle du sang, mais le goût était supportable). C’était le moment de la journée que je préférais : toute la famille réunie pour discuter (et me regarder manger).
J’approchai de la table, humai le plat. Les fameuses côtelettes d’agneaux (saignantes) d’Esmée – mon repas (humain) favori. Je m’assis devant l’assiette, un sourire satisfait aux lèvres, et commençai à déguster. Mon regard se promena sur l’assemblée présente à table : Carlisle qui parlait de je ne sais quoi avec Jasper et Esmée, Emmett qui m’observait manger avec un mélange de dégout et d’amusement, Alice et Rosalie qui feuilletaient un magazine de mode (je les soupçonnais d’avoir l’intention de me forcer à aller à Seattle avec elles prochainement), et mes parents. Mon père semblait un peu mal à l’aise. À moins que ce ne soit de la colère mal dissimulée? Ma mère lui tenait la main sous la table et paraissait soucieuse ; j’aurais parié qu’elle était en train de lui parler par la pensée.
À l’instant où je formulai intérieurement cette réflexion, les yeux dorés et persans de mon père rencontrèrent les miens, et son expression tendue se transforma en un sourire serein. Il fut imité à l’instant par ma mère lorsqu’elle se rendit compte que je les observai.
« - C’est vraiment délicieux, Esmée.
- Tu entends ça? La mutante apprécie ta cuisine! »
La réplique d’Emmett fut accueillie par une marée de grognements.
« - Très spirituel, vraiment », répondis-je avec un ton indifférent, en enfournant une énorme bouchée d’haricots verts dans ma bouche. Depuis le temps que j’endurais son sens de l’humour douteux, j’avais entendu bien plus pire.
« - J’ai croisé Jacob en allant chasser », commença mon père. « Il t’invite à le rejoindre à la cabane samedi…
- Ah non ! Elle doit venir avec moi et Rose ! Shopping entre filles ! Tu ne vas pas nous laisser tomber pour aller avec Jacob !?
- Désolée, Alice. Mais ça fait tellement longtemps que je ne l’ai pas vu… et j’en ai très envie. On ira ensemble… une prochaine fois?
- J’y compte bien », grommela cette dernière en reportant son attention sur son magazine.
Au grand désespoir d’Alice, je retenais plus de l’horreur de ma mère que de sa passion pour le shopping.
« - Tu vois Alice ? Elle aime mieux jouer dans la boue avec le clébard que passer sa journée avec toi à faire les boutiques ! »
Cette fois, la réplique d’Emmett fut reçue par un claque magistrale derrière la tête de la part de Rosalie.
*
La lumière filtrait à travers les légers rideaux qui couvraient ma fenêtre ; passé midi, à la façon dont le soleil s’engouffrait dans ma chambre. Je me suis endormie tard la veille ; après mon repas humain, moi, Jasper, Esmée et Rosalie sommes allés chasser (un petit dessert bien mérité). Puis j’ai passé le reste de ma nuit à accompagné au violon mon père au piano. Je suis loin d’être aussi talentueuse que lui, mais j’ai hérité de sa passion pour la musique. Celle-ci m’envoûte complètement, et je peux passer des heures et des heures à en jouer, ou simplement à en écouter, et cela me semble n’être que quelques secondes.
C’était exactement ce qui s’était produit la nuit précédente.
Je m’assis sur mon lit, m’étirai. J’avais dormi peu, mais c’était assez pour moi ; je n’avais besoin que de quatre ou cinq heures de sommeil. Je me levai et me dirigeai vers ma penderie. J’en sortis un t-shirt en cashmere, dont la couleur verte s’harmonisait parfaitement à la teinte auburn de mes cheveux bouclés, ainsi que ma paire de jeans préféré. En passant devant la chambre de mes parents, j’humai ; ils n’étaient bel et bien plus dans le cottage. Je partis à la course jusqu’à la villa, où tous les autre membres vaquaient à leurs occupations.
Inutile d’entrer les avertir de ma présence : ils m’avaient tous déjà entendue. Je m’assis sur un rocher plus loin, simplement pour réfléchir.
Profiter des rayons du soleil qui caressaient ma peau plus dure que la normale, mais tout de même vulnérable, plus blême aussi, mais quand même chaude et rougissante. Ma vie est une éternelle contradiction.
Je veux, non, toute mon âme exige d’être près je Jacob. De plus en plus près. Mais quelque chose (lui ?) me retient, m’en empêche.
« - Je peux ? » me demanda mon père en s’approchant doucement.
Mon ouïe m’avait sans doute hurlé que quelqu’un se rapprochait, mais mon esprit l’a complètement ignoré, trop prit par mes pensées.
« - Bien sûr ! » répondis-je en souriant et en le faisant une place sur mon rocher. Parfois, je comprenais complètement ma mère d’avoir été conquise par l’être qu’est mon père. Lorsque j’étais petite, et maintenant encore, j’étais fascinée par Edward (je devais forcer mon esprit à s’habituer à l’appeler par son prénom en prévention de mon entrée à l’école, prévue pour l’an prochain. Il serait en effet mal vu de me voir, âgée physiquement du même âge que lui, l’interpeller « papa ») ! Je l’admirais et l’adorais depuis la seconde où je l’ai vu.
Il s’avança et s’assit près de moi.
Nous restâmes ainsi un moment, à écouter le cours d’eau qui passait tout près.
« - Tu ne vas pas rejoindre Jacob ? me demanda-t-il, brisant le silence serein qui régnait entre nous.
- Oui. Je voulais juste m’asseoir un peu et réfléchir avant. De toute façon, ça ne sert à rien d’arriver trop en avance !» Plaisantais-je en me rappelant les nombreuses fois où mon ami avait fait preuve de très peu de ponctualité.
Edward sourit à la vue des souvenirs qui me venaient à l’esprit. Lui et Jacob s’entendaient à merveille la plupart du temps. À part quelques accrocs sur un sujet auquel mes parents et ce dernier ne s’accordent pas me concernant… C’est la conclusion que je me suis faite d’après ce que j’ai compris des bribes de conversations rapidement soustraites à mon oreille fine.
Après un moment, mon père se leva.
« - Les réponses que tu cherches tant à connaître te seront révélées par la bonne personne, au moment opportun » me dit-il, avec un ton de voix mystérieux, en me faisant un clin d’œil.
Malgré la décontraction qu’il affichait, je voyais bien que quelque chose l’agaçait.
« - Ne fais rien que tu ne désire pas faire et que tu pourrais regretter plus tard… » M’avertit celui-ci en courant vers la maison.
Cette réplique confirmait mes soupçons.
*
Courir. Une des plus belles sensations que j’avais ressenties jusqu’à maintenant. Je n’étais peut-être pas aussi rapide qu’un vampire ou qu’un loup-garou, mais je battrais facilement à la course celui qui détient le record de vitesse.
J’arrivai à la cabane en très peu de temps. Il était déjà arrivé… Un miracle ! Je frappai doucement à l’entrée. Je l’entendis cesser de faire ce qu’il faisait (la cuisine ?), prendre une grande respiration, puis se diriger vers la porte pour m’ouvrir.
*
« - Tu es sûre que tu ne veux pas de spaghettis ? » me demanda pour la millième fois Jake, en enfournant une bouchée de pâte de la taille de mon poing.
« - Très certaine. J’ai chassé hier soir, et je me sens encore pleine », répondis-je inlassablement en l’observant se goinfrer, toujours aussi étonnée de constater la quantité de nourriture qu’il pouvait ingérer en un seul aller-retour de la part de sa fourchette.
L’atmosphère était maintenant paisible, comme avant. Les dix premières minutes qui ont suivis mon arrivé étaient étranges… Une sorte de malaise, inexplicable, flottait entre nous.
« - C’est comme tu veux… Tu manques les meilleurs spaghettis au monde ! » Me répliqua-t-il en crachotant quelques morceaux par le fait même.
Nous discutâmes et rigolâmes ensemble comme dans le bon vieux temps. Faire la corvée de vaisselle avec lui causait toujours autant de dommages qu’autrefois !
« - Un film, ça te dit ? » me demanda-t-il une fois les couverts essuyés et la cuisine inondée.
« - C’est moi qui choisis ! » m’écriais-je comme une enfant en courant vers la télévision.
Jake me précédait en ronchonnant pendant que je mettais en marche mon film préféré ; Roméo et Juliette.
« - Pourquoi on doit toujours regarder ce film ridicule? Ô Roméo, Roméo ! Pourquoi es-tu Roméo ? » Dit-il en parodiant Juliette d’une voix suraigüe, tout en louchant.
« - Parce que c’est le meilleur film de l’humanité. J’adore le début de leur histoire ; Roméo est amoureux fou de Rosaline, mais il l’oublie dès l’instant où il croise le regard de Juliette, dont il tombe éperdument amoureux. »
Je ne sais quel élément de mon discours enflammé ramena son inconfort, mais il ne répliqua pas et s’assit gauchement sur le divan à l’extrémité la plus éloignée de moi. Je décidai de ne pas tenir compte de son attitude, et me blottit contre lui alors que le film débutait. À mon contact, il se raidit, mais se décontracta après quelques secondes et passa son bras autour de moi.
Il dégageait une telle chaleur. J’étais simplement bien. J’avais beau essayer de me concentrer sur les répliques que je connaissais par cœur, mon esprit revenait sans cesse sur les chandelles qui nous éclairaient dans la nuit, sur son contact sur ma peau, la régularité de sa respiration…
Je levai ma tête, plantant mes yeux dans le siens. Un éclair me
foudroya de la tête au pied. Avant même que je n’ai pu penser à ce qui se passait, nos lèvres c’étaient trouvées. J’avais trouvé l’endroit où j’aurais souhaité passer le reste de ma vie.
Trop vite, Jacob se recula.
« - Non, Nessie… » Commença-t-il. Ses yeux restaient fermés, comme s’il tentait de garder encore une part de ce qui s’était produit. Son ton laissait percer… du regret ?
« - Pourquoi ? » le suppliai-je presque. Mon cerveau roulait à plein régime, rassemblant la distance qu’il maintenait entre nous, la conversation que j’avais eu plus tôt avec mon père, celles que j’avais déjà surprises entre Jake et mes parents, puis les derniers évènements. « Qu’est-ce que tu me caches, Jacob ? »
Celui-ci se leva soudain, arpentant la pièce, paraissant en plein dilemme. J’observai attentivement chacun de ses mouvements. C’était comme si j’étais un enfant nouveau-né : je vivais très bien sans respirer, puis dès ma première goulée d’air, je ne pouvais plus m’en passer. Inutile de spécifier qui tenait le rôle d’oxygène dans ce cas.
« - Tu es mon imprégnation » dit-il brusquement en se tournant vers moi.
« - Ton quoi ?
- Mon imprégnation. Mon âme-sœur, si tu préfères. Un truc de loup-garou… »
Devant mon silence, il se calma et s’assit près de moi.
« - Avant ta naissance, j’étais follement amoureux de ta mère. J’avais beau vouloir m’en éloigner, une force me ramenait toujours à elle. Puis tu es née, et je croyais Bella morte. J’avais la ferme intension de te détruire, toi qui venait de m’arracher sauvagement ma seule raison de vivre. Cependant mon regard s’est accroché à tes magnifiques yeux si semblables à ceux de ta mère humaine. Alors, mon existence a enfin eu un sens… »
Ces mots me firent immédiatement penser à ceux que j’avais prononcés quelques minutes plus tôt sur les raisons de mon amour pour l’œuvre de Shakespeare. Serais-je en fait une Juliette ?
« - Donc… Tu es tombé amoureux de moi à ma naissance ?
- Non. Ma vie s’est liée à la tienne. Je serai ce que tu désires, en autant que je sois près de toi. Tes parents m’en ont voulus, mais ce n’est pas quelque chose qui se contrôle. »
J’avais beau être jugée comme une personne intelligente, je ne voyais pas où était le problème dans tout ce que Jake venait de me raconter.
« - Où est le problème ? »
Il me regarda tendrement, puis posa sa main sur mon genou. Un nouveau choc électrique me parcourut.
« - Je veux que tu réfléchisses. J’irai toujours aussi loin que tu me le permettras… Je ne veux pas que tu fasses quelque chose que tu regretteras ensuite, et que cela affecte notre amitié… »
Pour qui se prend-t-il ?
« - Jacob Black ! Refuses-tu vraiment de m’embrasser seulement parce que tu as peur que je regrette ensuite !? »
Il n’eut pas le temps de rien ajouter. Dans ma colère, j’empoignai furieusement le col de son chandail et l’attirai violemment vers moi. Je m’emparai rageusement de ses lèvres pour lui démontrer qui de nous deux aurait le dessus. Il ne me repoussa pas cette fois… Loin de là.
Nous nous arrêtâmes, haletant tous les deux. Son front contre le mien, nos regards ne se quittaient plus. Et ne se quitteront jamais.
***
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![[Spoilers BD] Concour OS; Renesmée {by Darlin'} Icon_minitime](https://2img.net/i/fa/subsilver/icon_minitime.gif){kind=icon}
Ven 24 Avr 2009 - 23:20
