La suiteuh ^^ j'ai vite-vite recopié pour pouvoir l'envoyer à Mitsu par lettre >< Bref, j'attends vos remarques (et faites-vous plaisir pour la description de Gabriel xDD)
Chapitre 1 (2/2)
9h47. Les Anges ne peuvent pas dormir. Gabriel n’échappe pas à cette cruelle loi. Lui aimerais pourvoir s’assoupir un instant, rêver, échapper à ses fonctions quelques heures, pouvoir se reposer, simplement. S’ils ne pouvaient pas dormir, les Anges avaient en revanche la possibilité de provoquer une sorte de coma. Dans ce « sommeil », il n’y avait strictement rien. Le vide. Le noir. Le néant. Rien d’autre. La plupart d’entre eux ne voyaient aucune utilité au fait de se mettre volontairement « en pause ». Mais les autres le faisaient, de temps en temps, lorsque la Surveillance ne nécessitait pas trop de moyens. Gabriel se « réveillait » justement. Tournant la tête, il vit une enveloppe dorée posée à côté de sa Bible (une bonne farce, selon lui). Etonné de recevoir un si précieux courrier, il mit un certain temps à réaliser qu’il s’adressait à lui. Les enveloppes dorées, aussi appelées les Saints Messages, étaient ce qu’attendait tout Ange avide de promotion, de fayotage et de « cirage de pompes ». Elles étaient envoyées par Lucius, le Saint Chef, plus communément surnommé le « Big Boss ». A l’intérieur de ces missives figuraient un numéro, une date et un horaire. Le numéro correspondait à la salle dans laquelle le rendez-vous aurait lieu, la date, au jour du rendez-vous, et l’horaire… à l’horaire. Un retard de dix secondes maximum était toléré. Une de plus, et c’était le séjour forcé aux cachots du Paradis.
Gabriel reprit ses esprits et ouvrit donc l’enveloppe. « 666. 17/05. 9h50 ». Autrement dit, il ne restait lui restait plus que deux minutes pour se rendre à la « Hell’s Room », salle 666, espérée mais pourtant si crainte par tous : la bureau de Lucifer en personne. Il enfila rapidement une longue robe blanche par-dessus son jean (aucun Ange n’aimait cette robe, mais par souci « d’équité », il avait été décidé que tous la porteraient par-dessus un pantalon de leur choix, tant qu’il n’était pas apparent) et se mit à courir dans l’immense corridor qui constituait l’aile des jeunes Anges encore sous apprentissage , tels que Gabriel. Par chance, la Hell’s Room se trouvait justement au bout de ce corridor.
Essoufflé mais ponctuel, il frappa trois coups secs et brefs sur la porte portant le numéro 666. La voix grave et envoûtante du Big Boss répondit, invitant le jeune Ange à entrer. Gabriel souffla une bonne fois pour toutes. Tenta de faire le vide dans ses pensées. Peine perdue. Résigné, il abaissa la poignée et pénétra dans le bureau tant convoité.
Il en eut le souffle coupé. Ici, tout était simple mais tellement empreint de la force de son occupant, comme si chaque meuble avait été taillé à même le corps de Lucius. La pièce était dans des tons sombres mais chaleureux : chocolat, bordeaux et orange sanguin. Le bureau du saint Chef, assorti à une petite bibliothèque pleine à craquer et à un modeste bar, était en acajou massif. Assis sur une chaise en cuir à haut dossier, le Big Boss attendait, tout sourire. Il pria alors Gabriel de bien vouloir s’asseoir, ce qu’il fit aussitôt.
« Tu te demandes sûrement pourquoi je t’ai fait convoquer, n’est-ce pas ? susurra-t-il.
- Pour tout vous dire je suis plus qu’étonné, Monseigneur . »
Le jeune ange parla d’une voix qui se voulait assurée – échec total.
« Tu es au courant que sur Terre, il naît tous les mille ans une personne capable de renverser la Surveillance et l’organisation des Anges tout entières ?
- Euh… Je veux dire, oui Monseigneur.
- Et bien, il y a quinze ans, cette personne est née, et dans deux mois, ses ailes se déploieront , lui permettrant ainsi le libre accès au Ciel. »
Gabriel ne voyait pas très bien en quoi cette histoire le concernait, mais contredire Lucius équivalait de loin à signer son arrêt de mort.
« Et si d’ici ces deux mois de délai, l’Elu n’a pas été éliminé, ce sera ta fin, ma fin – notre fin, continua le saint Chef. Tu comprends ce que je veux dire Gabriel ?
- Dans l’ensemble, oui. Mais une chose me tracasse. »
Ca y est. C’était lâché. Maintenant, Gabriel risquait sa vie.
« Ah oui ? Et quoi donc ?
- Sauf votre respect Monseigneur, je ne saisis pas pourquoi vous racontez toute cette histoire à un novice comme moi… »
Contre toute attente, Lucius éclata d’un rire cristallin, et pourtant inquiétant. « Ca y est, j’ai gaffé, je suis mort ! »pensa alors le garçon.
« Très bonne remarque mon garçon. La Surveillance peut être fière de t’avoir dans ses rangs. Pour te répondre et mettre un terme à ton tracas, si je te dévoile des éléments aussi importants, c’est parce que nous avons détecté un petit nombre de personnes suspectées d’être l’Elu. Il est capital de le trouver et de l’éliminer avant le déploiement de ses ailes !! s’emporta le chef.
- Mais pourquoi moi ?
- Parce que tu es une de nos meilleures recrues, et que l’humain que tu devras espionner n’est que d’un an ton benjamin. Je te rassure, tu n’es pas le seul à être chargé d’une mission similaire. Et puis, il est temps de prouver ce dont tu es capable, non ? »
Ainsi, Gabriel faisait partie de l’élite de l’Organisation. Ses Formateurs lui avaient souvent répété qu’il était doué quand il n’était encore qu’au premier stade de croissance de ses ailes. Mais lui n’avait jamais aimé les compliments. Il préférait de loin qu’on lui donne des conseils qui lui permettaient d’avancer, plutôt que de le conforter dans son rôle de prodige charismatique.
« Ai-je le choix de partir ou non ? interrogea le jeune élite.
- Non. Le Conseil en a décidé ainsi, et tu ne peux t’y opposer.
- Puis-je au moins avoir des détails sur la personne que je devrai surveiller ?
- Non plus. Cette mission est également un test. Si tu la réussie, il y a de fortes chances pour que tu sois augmenté, aussi bien sur le plan financier que sur le plan de la hiérarchie de l’Organisation. En revanche, si tu échoues, tu seras rétrogradé et tu devra quitter la Surveillance. Et comme nous voulons aussi juger ta capacité d’adaptation, je ne peux rien te révéler quant à ton … protégé. »
Lucius avait une voix hypnotisante. Il était capable de changer le plus convaincu des hommes en une misérable marionnette uniquement à son service. Pourtant, elle n’avait strictement aucun effet sur Gabriel.
« Et je pars quand ? »
Il avait parlé plus sèchement qu’il ne l’aurait voulu, mais il détestait par-dessus tout les missions terrestres, qu’il jugeait ennuyantes du fait du « manque d’intelligence » des Terriens.
« D’ici une heure. Tu ne resteras pas longtemps en bas, je te le promets. Cette fois-ci du moins. Aujourd’hui est une sorte de repérage, qui te permettras de… cerner ton humain, en quelque sorte.
- Est-ce tout ce que je dois savoir Monseigneur ?
- Oui, tu peux aller te préparer », répondit Lucius, un sourire trop éclatant pour la circonstance dessiné sur ses lèvres.
Après un rapide salut, Gabriel sortit du bureau. Un certain nombre d’Anges se tenait devant la porte. En l’apercevant, le groupe s’empressa de simuler une rencontre « inattendue et complètement improvisée ». Mais le jeune élite n’était pas dupe, et il douta alors de la confidentialité de la mission. « Bah…Après tout, si Lucius ne sait pas s’entourer, ce n’est pas ma faute » pensa-t-il. Ignorant royalement les badauds, il se dirigea vers sa cellule pour enfiler des vêtements normaux et anodins. Il savait les Terriennes sensibles à son physique. Aussi, il préférait toujours porter des habits qui ne le mettait pas trop en valeur. Pourtant, il décida cette fois de faire une exception. Il attrapa une chemise blanche, ornée de fines rayures argentées, et, la boutonnant, laissa ouverts les deux premiers boutons (ce qui laissait entrevoir ses muscles parfaitement dessinés). Ensuite, il se décida pour un jean sombre, maintenu à sa taille par une ceinture noire à clous, et enfila une paire de tennis noires et blanches. Pour parfaire ce divin ensemble, il accrocha à son cou une fine chaîne en argent, au bout de laquelle scintillait une magnifique croix, striée de dorures et s’ébouriffa un peu ses cheveux châtains clair, aux reflets miels et dorés, de sorte qu’il paraisse décoiffé mais sans l’être. Selon lui, cette épaisse touffe qui lui poussait sur le sommet du crâne était un défaut majeur. Malgré tous ses efforts, deux ou trois mèches rebelles lui tombaient sur ses yeux d’ambre, et les épis régnaient en rois incontestés. Mais la gente féminine (aussi bien mortelle que divine) paraissait beaucoup apprécier ce genre de coiffure, donc Gabriel n’était plus si désespéré que ça, en fin de compte.
Satisfait du résultat, il verrouilla la porte de sa cellule et se rendit à la salle des Passages, qui lui permettra de gagner la Terre. A en juger les gloussements et les rougissements soudains des Anges féminins, il sut qu’il avait fait le bon choix vestimentaire. Tenant compte de la confidentialité nécessaire à cette mission, Lucius avait autorisé Gabriel à pouvoir accéder à la salle seul. Il entra donc dans cet ascenseur qui le mènerait à proximité de son « protégé ». L’air était frais à l’intérieur de la cabine ce qui lui fit du bien, et il en profita pour ouvrir un tout petit peu plus le col de sa chemise. Il avait hâte que cette mission soit finie.
Lorsque le « ding !! » indiquant qu’il était arrivé à destination finale, il inspira un bon coup et sortit de la cabine. Il se tenait dans un petit jardin, bien entretenu. Il jeta un coup d’œil à sa montre (elle indiquait 10h07). Il entendit un bruit de porte que l’on referme derrière lui et se retourna. Même la plus belle des Anges n’arrivaient pas à la cheville de celle qui se tenait dans l’encadrement de la porte. Lorsqu’il remarqua qu’elle était troublée, il fit un pas en avant.
- Gabriel… murmura-t-elle.
Gabriel fut surpris qu’elle sache son prénom, encore plus devant la couleur de ses yeux.
- Comment connais-tu mon nom ? lui demanda-t-il.
Visiblement, elle n’allait pas très bien. Son teint légèrement hâlé était en train de virer à la couleur de la porcelaine, et son maintient se relâchait au rythme de ses respirations (« gloss à l’orange » nota le jeune Ange)
- Je… Je n’en sais rien, c’est sorti tout seul.
- Tu es sûre que tu vas bien ? s’inquiéta-t-il alors. Tu es toute pâle, on dirait que tu vas t’évanouir…
Effectivement, elle allait s’évanouir. Elle vacilla mais se rattrapa de justesse. Gabriel préféra retourner là-haut, il jugeait qu’il avait provoqué suffisamment de chamboulements en cette Terrienne. Il déploya rapidement ses ailes et, d’un grand élan, s’envola dans le Ciel.
En un instant, il fut dans sa cellule. Il s’allongea sur son lit et ferma les yeux. Cette jeune fille était donc sa protégée. Il sourit à l’idée de devoir l’espionner à son insu, encore plus quand il se rendit compte qu’il allait la revoir souvent. « Elle a 15 ans, Lucius me l’a dit. Mais bon Dieu qu’elle est belle… ». Il fut plus que dérouté quand il constata que cette fille lui plaisait. « Je ne l’ai vue qu’une fois, et encore, c’était une catastrophe !! ». Gabriel repensa à cette impression qu’il avait eue en la voyant. Une impression de déjà-vu…