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 [Concours de Fanfiction] Mei

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Airuru.
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MessageSujet: [Concours de Fanfiction] Mei   [Concours de Fanfiction] Mei Icon_minitimeJeu 16 Oct 2008 - 22:31

Par Mei - part 1/2

HISTOIRE DE LOUPS
-
JACOB BLACK


« Si le silence dans mon crâne durait, je ne reviendrais pas. »
Seulement, ce silence salvateur n’avait jamais duré.
*



Leah.

Encore Leah.

Toujours Leah.

J’avais toujours su que j’étais plutôt intelligent, drôle et sexy, mais que je puisse fasciner une personne à ce point, cela me laissait rêveur.

« Prétentieux ! » entendis-je penser l’unique louve de notre meute, avec une pointe d’agacement. Elle galopait dans une clairière environnant La Push. Moi, je me situais dans une forêt près de Seattle. Nos esprits communiquaient malgré nous.

« Qu’est-ce que tu n’as pas compris lorsque Sam t’a demandé de me laisser en paix ? Achètes-toi une vie, Leah !»

« Je ne suis pas aussi désespérée que toi. En être réduite à vouloir revenir à l’état sauvage, non merci ! »

Le silence se fit dans ma tête autant que dans la sienne.

« Tu pleures ? » me demanda-t-elle soudain, sur un ton avide et déplaisant.

Depuis mon départ, je ressentais la douleur différemment. Un Loup hurle, jappe, gémit, grogne. Il ne pleure pas, il continue de courir malgré sa peine. Mais elle faisait renaître en moi l’être que je tentais vainement de laisser derrière moi.

« Harpie » articulais-je mentalement, après de nombreuses secondes de réflexion. «Si je t’avais en face de moi… »

Il était difficile d’exprimer un sentiment aussi abstrait que celui de la haine lorsqu’on perdait son humanité. Manger, dormir : survivre, voila ce qu’avait été mon quotidien depuis... Depuis quand ?

Je me rendis compte que j’avais perdu la notion du temps. Aube et crépuscule se succédaient sans fin, jusqu’à ce que je considère ma fuite comme une journée qui n’en finirait jamais.

« Tu vas finir fou, Jacob Black » me prévint cette horrible petite voix geignarde qui hantait ma tête. « Je t’offrirai bien une jolie camisole pour ton anniversaire, qu’en dis-tu ? »

Et sans même me laisser le temps de répliquer, la louve eut un rire mauvais qui disparut à travers le vent. Le silence devint alors mon unique compagnon.





Les humains étaient devenus pour moi d’authentiques fantômes, présents à travers leurs odeurs fugaces, mais jamais physiquement. Foulées après foulées, mon humanité s’estompait.

Le petit jeu du « Regardez-:-Jacob-est-plus-malheureux-que-moi. Je-me-complais-donc-dans-sa-pseudo-morosité-pour-en-ressortir-supérieure-haha-que-c’est-drôle !» avait fini par lasser Leah. Mais tout était justement trop calme, le genre d’atmosphère annonçant clairement une tempête. Un Loup pouvait sentir ces choses là grâce à son instinct.

Et en effet, après quelques jours, je distinguais une vague présence humaine dans les bois. Elle se dirigeait toujours droit vers moi, peu importe où j’allais. Flippant ! Je décidais de prendre la direction opposée, pour m’assurer que mes craintes soient – je l’espère – injustifiées mais lorsque l’aube se leva, l’inconnu était plus proche encore que la veille. Je m’enfonçais dans les ténèbres de la forêt, et pourtant cet humain poursuivait sa route, comme s’il savaitexactement dans quelle direction me trouver.

Je n’aimais pas fuir : Jacob Black était un spécialiste de la chasse aux Vampires, non pas une vulgaire bête traquée par un chasseur !

Le temps passa et ma patience s’évaporait d’heure en heure… Bah et puis de quoi avais-je peur ? Qu’un vulgaire humain me voie et prenne la fuite ? Agacé, je décidais d’attendre cet importun.



L’inconnu apparut dans une lueur crépusculaire et tout bascula.

Le regard fixe, les babines retroussés, les crocs apparents, je sentais les poils de mon dos se hérisser lorsque je vis Leah s’avancer vers moi, les mains dans les poches.

« Que fais-tu ici ?! » hurlais-je mentalement. Elle ne pouvait pas m’entendre, car elle se bornait à rester sous sa forme humaine. Pourtant, en plongeant ses yeux dans les miens, elle comprit.

- Je suis venue te chercher, gros bébé !

Cette voix agaçante me donnait déjà envie de mordre la main qu’elle me tendait comme si de rien n’était. Je tournais tout autour d’elle, méfiant.

- Allons, ne fais pas l’enfant, Jacob, s’amusa Leah.

Après tout, pourquoi se priver ? J’avançais mes crocs pour la dissuader de faire un geste de plus. Elle ne bougea pas. Je grondais. Nullement effrayé, elle leva les yeux au ciel, théâtrale au possible.

- Ne sois pas timide : avoue que je t’ai manqué.

Et sans même me demander mon avis, la Harpie s’assit contre un tronc d’arbre, situé en face de moi, et me toisa avec morgue.



Les ténèbres nous entourèrent rapidement, se réverbérant sur les arbres alentours. Leah se trouvait allongée sur un tapis de mousse, les yeux fermés. J’avais renoncé à la faire fuir, pour cette nuit tout du moins. Non, j’avais une autre idée en tête.

Moi aussi, je fermais les yeux… Ou tout du moins, je fis semblant. En vérité, je l’observais à distance, guettant le moment propice à la fuite. J’avais quitté Forks, certes, mais ce n’était pas une raison pour envoyer le diable à mes trousses ! J’entendis quelques fous rires dans ma tête et me rendis compte que je n’y étais plus seul.

« Vous allez me le payer ! » pensais-je. « Revenez la chercher ! »

Ils savaient déjà tous ce que j’avais prévus de faire.

« Et bien, quel manque de galanterie, mon cher » commenta l’un de nous. « Pense un peu à ce qui pourrait se passer si tu la laisses seule dans les bois ! »

« Un pauvre randonneur pourrait se faire attaquer » poursuivit une deuxième voix.

Nous rîmes de concert.

« Quil, Embry, Jake ! » nous rappela à l’ordre Sam, le seul ici qui refusait de dire du mal de Leah.

Je ne pris pas davantage part à leur conversation et me contentais d’observer mon « problème endormi ». Les traits de son visage étaient parfaitement détendus, n’évoquant plus le moindre sentiment hostile, ce qui était une chose rare. Ses sourcils n’étaient pas froncés, ni même sa bouche tordue par une haine indicible. Je la trouvais presque jolie, même si elle n’était pas mon type.

Lorsque les voix de mes camarades cessèrent, je tentais un petit grognement lycan, destiné à tester la profondeur du sommeil de la jeune fille endormie. Elle ne réagit pas. Parfait. Je me relevais avec circonspection, et, en faisant bien attention aux brindilles éparpillées sur le sol, je m’éloignais, abandonnant Leah à son sort sans une once de remord. Je me mis à courir : mes pattes touchaient à peine le sol ; je volais.

Un bref instant, je me concentrais sur le bruit des feuilles mues par le vent, sur les cris des bêtes nocturnes qui m’entouraient, sur les nuages qui semblaient avoir remplacé le ciel et ses étoiles.

Je ne m’endormis qu’à l’aube, après avoir mis une distance de quelques centaines de kilomètres entre Leah et moi, faisant attention à ne laisser ni empreintes ni odeurs, notamment en passant par de nombreuses rivières.

J’étais libre.

Et puis un jour, j’ouvris les yeux et je la revis, endormie contre un arbre à côté de moi, comme si je n’avais bougé qu’en rêve. Or, le paysage avait définitivement changé : les arbres avaient perdus leurs feuilles jaunissantes et la terre s’était changée en neige. La harpie avait trouvé un moyen de me suivre ! Je grognai de fureur et me levai, prêt à lui donner une bonne correction.

- Lâche-moi !!! hurla-t-elle, en ouvrant grand les yeux.

Elle se débattait tandis que je la prenais par la peau du cou, à l’aide de ma gueule. L’instant d’après, elle était redevenu la Louve petite grise que je connaissais et tentait de me broyer ‘affectueusement’ la nuque.[/center]


Dernière édition par Airuru. le Jeu 16 Oct 2008 - 22:50, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [Concours de Fanfiction] Mei   [Concours de Fanfiction] Mei Icon_minitimeJeu 16 Oct 2008 - 22:33

Par Mei - part 2/2


« Déjà qu’avoir ta voix dans ma tête est insupportable, ne me demande pas de t’avoir en vrai en face de moi !!! » hurlais-je mentalement.

« Je fais ce que je veux ! »

Elle essaya de me donner un coup de mâchoire. J’esquivais avec souplesse.

« Non, mademoiselle ! »

Je l’attaquais en feintant vers la gauche, la louve se retrouva immobilisée un court instant sous mon poids.

« Lorsque quelqu’un veut être seul, on le laisse tranquille ! » continuais-je, tandis qu’elle se débattait en grognant. La furie me fusilla du regard et me mordit. Je lâchais prise.

« Comme si rester seul à broyer du noir était une solution ! Tu es stupide, Jake ! »

« Parce que me suivre sans me demander mon avis, c’est une solution pour toi ?! »

Je l’avais mouchée, seulement elle ne voulait pas le reconnaître.

« Imbécile ! »

« Peste ! » répliquai-je, en m’éloignant de la louve, prêt à reprendre ma route sans me préoccuper d’elle.

Et ce fut ainsi qu’elle commença à me suivre partout, comme un chiot abandonné par ses maîtres sur l’autoroute – la comparaison était de Quil. Je ne lui demandais pas ses raisons, parce que je m’en foutais royalement. Elle avait décidé de me suivre contre mon grès ? Soit, mais ce n’était pas pour autant que je devais me montrer gentil avec elle.

Chaque matin, je partais sans la réveiller, et lorsque le soir venait et que je ne voyais plus Leah derrière moi, je ne m’inquiétais pas. Je savais que le lendemain matin, elle serait là, à m’attendre…


*





« BUVEUR DE SANG A DIX KILOMETRES !!! » hurlait l’esprit de Leah, aussi excitée qu’une gamine le jour de Noël.

Réanimé à cette pensée étrangère, je sursautais etouvrais brusquement les yeux, tous mes sens en alerte. Le soleil n’était même pas encore levé et pourtant, Leah – la marmotte – n’était plus à mes côtés. Une fois un peu mieux réveillé, je perçus une odeur nauséabonde : celle d’un Vampire, aucun doute à avoir là-dessus… puis l’odeur de Leah sous sa forme de louve se mêla à la première odeur.Oh, oh, oh, joyeux Noël !

Des problèmes en perspectives…

Leah n’avait aucune chance seule face à une sangsue : son dernier combat ne lui avait donc pas appris cela ?!Lorsque je la rejoignis, elle fonçait sur le Vampire. Leur combat avait déjà commencé.

Caché, je les observais à travers par les arbres, guettant le moment propice à l’attaque. Le buveur de sang attendait de pied ferme un nouvel assaut de la part de Leah : il marchait avec aisance, et ses yeux avaient l’éclat rougeâtre du rubis.Sans même qu’elle ait le temps de le mordre, Leah se retrouva projetée contre un rocher. C’était prévisible.

Le Vampire, ayant visiblement une haute opinion sur ses capacités physiques, tourna le dos à la Louve, ce qui me donna l’occasion de contrattaquer. Je réussis à lui arracher le bras.

Les évènements prirent alors une tournure inattendue :

« Hey ! C’est moi qui l’ai vu la première !!! » marmotta Leah, en montrant les crocs dans ma direction, comme si j’étais moi aussi un Vampire.

Je me reculais avant que le Vampire ne puisse me mordre puis me tournais vers elle, babines retroussés.

« On n’attaque jamais de front une sangsue, surtout pas quand on est seul ! Combien de fois devra-t-on le répéter ? »

Elle émit un grondement semblable au tonnerre.

« Je n’ai pas besoin de tes leçons de morale, espèce de faux prince charmant ! Si tu n’étais pas venu me déconcentrer, je l’aurais déjà fini…»

« Ah oui ? »

Répondant à ma provocation, la louve me fit tomber à terre.Nous commençâmes à nous battre, oubliant le Vampire que nous étions censés réduire à néant. Ce dernier eut le malheur d’essayer de nous attaquer pendant ce temps. Son sourire satisfait ne perdura pas.

« LA PAIX !!! »

Nous avions répliqué cette phrase d’une seule voix, nous jetant tous deux sur un buveur de sang désormais terrifié.

Et sans savoir comment, ce qui devait être un combat à mort se transmua en jeu. Nos esprits ne firent qu’un. Ses pensées devinrent l’écho des miennes : on allait tuer ce Vampire et après, on finirait notre dispute sans être importuné.

Le vampire ne nous résista pas longtemps. En moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire, son corps avait été disloqué par nos puissantes mâchoires. Nous nous regardâmes, complices, soudain de bonne humeur.

Leah fut la première de nous deux à redevenir humaine, derrière un arbre – heureusement qu’elle avait prévu des vêtements de rechange. Je l’entendis éclater de rire. C’était un rire franc et joyeux. Pour la première fois depuis bien longtemps, j’éprouvais le désir de changer, je voulais redevenir humain pour rire avec elle – car voyez-vous, les loups ne peuvent pas aussi bien rire que les humains.

- Arrête de te prendre la tête, l’entendis-je dire, tandis qu’elle sortait derrière son arbre pour mettre le feu aux restes du Vampire.

Elle m’envoya un short en plein museau et s’étira. Je lui tournais le dos en la maudissant : pourquoi me faisait-elle donc redevenir humain malgré moi ?



- Allez, transforme-toi qu’on puisse enfin avoir une discussion civilisée !

« Civilisé » et « Leah » n’allaient généralement pas de paire. J’émis un jappement en guise de moquerie.

- Comme tu veux, marmotta la jeune fille, en reportant son attention sur le feu.

Après cette chasse aux Vampires, le temps reprit son cours comme si ce début de complicité n’avait jamais eu lieu.

Nous restâmes aussi distants l’un et l’autre, et nous poursuivîmes notre route dans le vent du nord. Les conditions métrologiques étaient rudes pour les humains, comme pour les loups : la nourriture était rare, il n’y avait plus d’arbres pour nous abriter contre le vent, et je sentais la volonté de fer de Leah faiblir de jours en jours.



« Jake, faisons marche arrière… » dit-elle un soir, d’une voix lasse.

Il faisait froid, nous étions au fin fond de l’Alaska, face à une mer de glace. Je fis non de la tête. Je ne voulais pas revenir à Forks, c’était mieux pour Bella comme pour moi.

« Moi, je rentre… » annonça-t-elle, en commençant à s’éloigner de moi. « Je suis fatiguée. »

« Bon débarras ! » cria alors une partie de moi, ce qui eut pour effet de blesser la louve. Elle se mordit la langue, comme sujette à une tristesse infinie.

« Dans ce cas, adieu, Jacob Black » se contenta de répondre l’esprit de Leah, tandis qu’elle tournait les talons.

Je perçus sa route un instant, car elle galopait toujours sous sa forme de louve, mais dès qu’elle fut arrivé à l’orée d’une ville, je n’eus plus aucune nouvelle. J’émettais l’hypothèse qu’elle avait prit avant de quitter La Push, en plus de quelques vêtements, de quoi reprendre un avion en cas de problème.

A partir de ce jour, il n’y eut plus personne dans ma tête. Je fus réellement confronté au silence : un silence dur, aussi glacial que la peau d’un buveur de sang, sans une seule voix pour pouvoir le briser ou me distraire de mes pensées noires. J’étais bel et bien seul.

Je sentis mon cœur se serrer, en réalisant alors qu’elle me manquait. Pire encore : à la place de Bella, dans mon esprit, se formait le visage de cette louve égocentrique, égoïste et têtue. Elle hantait désormais mes pensées. C’était impossible… et pourtant…

Je compris alors qu’il était temps de rentrer.

Ravalant ma fierté, je rebroussais chemin et courus nuit et jour sans m’arrêter. La nuit et le jour se confondaient à mes yeux, seul la volonté de courir la rejoindre demeurait. Je me sentais stupide de courir ainsi juste pour la revoir, pourtant, c’était uniquement pour cette raison que je revenais en arrière : au fond de moi, je désirais tellement redevenir Jacob Black !

Je courus, courus, courus, plus vite que le vent, jusqu’à ce que je retrouve ce qui avait été mon foyer. En y arrivant, je me fiai à mon odorat pour dénicher son arôme parmi les autres. Lorsque je la retrouvais, elle était assise à la falaise sur laquelle nous nous étions disputés avant que je ne parte.

Le vent soufflait doucement dans ses cheveux, je la trouvais belle. Leah me remarqua et ouvrit des yeux gros comme des soucoupes, détaillant le loup couvert de boue que j’étais. J’avais conservé le short qu’elle m’avait lancé en pleine figure, un jour en Alaska, et par pudeur, je me cachais derrière un arbre avant de me transmuer. Le retour à la réalité fut douloureux : mon corps me semblait lourd et gauche, et mon manque de sommeil n’améliorait en rien les choses. Je m’avançais néanmoins vers elle, agacé. Ma voix était rauque et sortait difficilement.

- T’es vraiment une chieuse… Leah…

C’était ma première phrase en tant qu’humain – très poétique. Elle me gratifia d’un sourire malicieux et vint à ma rencontre, en me scrutant de manière énigmatique.

- Avoue que je t’ai manqué, fit-elle, amusée, en me tendant la main.



- Tu en serais trop heureuse ! répliquai-je, en prenant sa main dans la mienne.

Je lui souris et elle me rendit mon sourire, pour la première fois sans une once de méchanceté : il s’agissait là d’un sourire doux et sincère.

Un sentiment plus fort qu’une quelconque imprégnation nous unissait : l’amour, tout simplement.


THE END
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