[Spoiler BD] OS concours Ness/Jake - Once bitten, twice shy

Voici mon OS, n'hésitez pas à me donner votre avis qu'il soit bon ou mauvais. Perso je pense il est loin d'être parfait, pas besoin de me ménager, mon ego au placard si je veux progresser. Descendez le en flèche, questionnez, appréciez ou pinaillez, mais surtout... critiquez!

Enjoy!

NDLR: J'ai moi aussi interprété la consigne différement, prenant le terme 'point de vue libre' au pied de la lettre (et ce qu'il y avait entre parenthèses pour des exemples de points de vues parmis tant d'autres). Mon OS sera donc du point de vue de Bella.
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Once Bitten, twice shy.

« Aux maux désespérés, il faut des remèdes désespérés, ou il n'en faut pas du tout. »
William Shakespeare.


BELLA

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L’écorce râpeuse du tronc d’arbre m’écorchait le dos. Je m’en rendais à peine compte. Jacob posa ses lèvres à la naissance de mon cou dans un baiser avide. Je gémis en enroulant mes bras autour de sa nuque. Etrangement, il ne semblait pas craindre de me blesser. Nous étions à forces égales à présent. Autour de nous, la neige tourbillonnait et le vent faisait siffler les pins. La nature avait beau se déchaîner je ne sentais même pas le froid. Jacob était brûlant. Sa bouche poursuivit son chemin le long de ma clavicule. Ma peau était souple et élastique sous ses lèvres. J’arrivais à peine à respirer. Lorsque son visage descendit au niveau de mon décolleté, le feu qui brûlait ma poitrine explosa à mes joues. Le sang me battait les tempes, j’avais chaud… J’avais oublié quel effet ça faisait. Etais-je humaine ? Rien que le bruit assourdissant de mes battements de cœur me le prouvait. Pourtant je ne me sentais ni frêle, ni faible. Au contraire, Jacob pétrissait mon corps de ses mains, avec une telle passion que j’aurais dû me casser en deux. Cela n’avait pas de sens. Je ramenai ma jambe droite contre lui et fourrageais mes doigts dans ces cheveux m’accrochant comme une désespérée.
« Nessie… » gémit alors Jacob en enfouissant son visage dans mon épaule.
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J’ouvris brutalement les paupières.
« Beurk! » m’écriais-je aussitôt en sautant du lit dans un salto arrière parfaitement maîtrisé.
Je secouai la tête, dégoûtée.

Edward apparut instantanément dans notre chambre.
- Que se passe-t-il ?
- Un mauvais rêve.
C’était peu dire.
- Tu rêves sans dormir ? Décidément…lança-t-il avec un sourire amusé
- Toi, ne te moque pas, grognai-je.
Tout ça, c’était de la faute de Rosalie et de ses stupides moyens pour fixer la mémoire. Voilà un mois que, tous les jours, je me repassais méticuleusement tous les souvenirs de ma vie humaine, en insistant plus ou moins sur certaines périodes. Il parait que lorsqu’on s’apprête à vivre indéfiniment, il vaut mieux faire attention à son passé humain si on ne veut pas risquer de le perdre. Je devenais forte, en plus. A force d’entraînement, j’avais réussi à clarifier la plupart des souvenirs datant de mon mariage, ma lune de miel, ma grossesse. Ils étaient à présent aussi limpides pour moi que si je les avais vécus hier. J’avais aussi dégrossi mon adolescence et mon arrivée à Forks ; en revanche mon enfance chez Renée tenait du flou artistique. Cela ressemblait davantage à un rêve lointain dont j’essayais en vain de me rappeler qu’à un véritable souvenir. Plus les souvenirs remontaient loin, plus je devais me concentrer intensément. Voilà que j’en étais arrivée à la ‘période Jacob’, du temps où monsieur menaçait de se suicider –pardon de se sacrifier- afin que je l’embrasse. Pour une raison que j’ignore, le souvenir avait…dérapé.

- Encore dans les souvenirs ?
- Oui, disons que lorsque je me plonge trop profondément dedans, c’est un peu comme si je les revivais, une part de moi perd le contrôle.
- Hum, tu es sûre qu’il n’y que cela ? demanda-t-il avec son habituelle clairvoyance.
Silence de ma part.
- Renesmée ? murmura-t-il alors.
Je soupirai, n’ayant pas le cœur à feindre.
Renonçant, il encercla ma taille de ses bras et posa un instant ses lèvres fraiches sur ma tempe.
- Petit mystère… j’aimerais tellement pouvoir percer tes pensées parfois.
Je mordis ma lèvre inférieure, horrifiée. C’est exactement dans des moments comme celui-là que je bénissais le ciel pour qu’Edward ne puisse pas lire mes pensées. Soyons honnêtes, ce qu’il y aurait trouvé aurait risqué de lui déplaire. Fortement. Bien que Jacob ait changé. En effet, aujourd’hui son cœur battait pour quelqu’un d’autre. Rien que d’y penser, j’en avais la nausée. Je choisis prudemment de changer de sujet.
- Où est-elle en ce moment ?
- Elle dort.

J’allais dans sa chambre la contempler. Elle dormait du sommeil des anges. Sa bouche rouge sang ourlée d’innocence s’entrouvrait au rythme de sa respiration. Ses longs cils projetaient une ombre douce sur ses joues pleines. Je rejetai d’un geste tendre les boucles dorées qui encombraient son front. Elle semblait si fragile. Dans un sens, c’est ça qui me dérangeait le plus dans l’imprégnation de mon meilleur ami pour ma fille. Il y avait un côté malsain dans tout cela, quoi qu’il en dise. Il aurait pu être mon frère -baiser à part s’entend (ça aussi c’était dégoûtant) ; il aurait pu être son oncle. C’était presque incestueux. L’idée d’envisager qu’un jour, Jacob … Pouah. Pour le moment ma fille me semblait un ange de pureté, intouchable. Certes, je lui souhaitais de belles histoires d’amour plus tard. Simplement pas avec l’homme aux côtés duquel elle aurait grandi. Je soupirai. Jacob ne voyait même pas les choses comme ça. Il était obnubilé par le bonheur de Renesmée quel qu’en soit sa forme.
Il n’y avait bien que moi (et peut-être Edward) pour faire un tel blocage à propos de l’âge. Mon côté humain sans doute. Chez les vampires, la notion de génération existe à peine. Ou si elle existe, elle se compte en siècles. Personnellement, je n’arrivais pas encore à considérer le temps comme une donnée secondaire, sans plus d’importance que le jour, la nuit, ou les saisons.


* * * * *


Ce jour-là, je surveillais Jacob et Nessie qui jouaient. Ces deux-là étaient l’image même du bonheur. C’était par une des rares matinées à Forks où le ciel était une coupole d’un bleu parfait. Un tableau n’aurait pas mieux dépeint la scène. Deux anges tombés du ciel… songeai-je avec amertume. Jake rayonnait, depuis son imprégnation. La lueur de malice dans ses yeux bruns, le pli sarcastique de son sourire, tout en lui me le prouvait. Il revivait, littéralement. Il était redevenu Jacob le soleil, le pitre, l’immature. J’aurais dû être heureuse pour lui.
Quand il m’avait expliqué pour la première fois ce qu’était l’imprégnation, Jake paraissait haïr ce principe, il me l’avait décrit comme un phénomène qui vous privait de tout libre arbitre, presque une malédiction. Et aujourd’hui j’avais l’impression que ça lui arrivait à lui et qu’il ne faisait rien contre ça. Il se laissait enfermer, alors qu’il aurait dû se battre, se révolter, être Jacob ! C’était idiot je le savais. On ne se révolte pas contre le bonheur. On ne se bat pas contre ce qui vous rend heureux, contre ce qui vous permet de vivre. J’avais beau chercher désespérément, je n’arrivais pas à trouver de sens à tout cela.
Carlisle et Esmée m’interrompirent dans mes réflexions. Le patriarche se racla la gorge et dans l’instant qui suivit, le reste de la famille rappliqua. Emmett embêtait Alice avec un bout de branche, Rosalie à peine arrivée lançait déjà un regard meurtrier à Jacob, Jasper broyait du noir en retrait et Edward… edwardait dans toute sa splendeur.

« - Nous allons avoir de la visite, nous annonça le père de famille avec son chaleureux sourire.
Edward haussa un sourcil, intrigué, puis sembla brusquement contrarié.
- Je n’aime pas qu’ils viennent pour cela, gronda-t-il.
- Je sais, mais essaie de comprendre.
- Peut-être mais je n’aime pas ça.
Evidemment, personne n’avait pu suivre l’échange mental qui venait d’avoir lieu. Carlisle prit donc la peine de nous expliquer.
- Des amis du Soleil Levant vont venir nous rendre visite. Demain, ou après demain, cela dépendra. Je souhaitais vous prévenir, car ils appartiennent à une race de vampire un peu particulière.

Jacob fit la grimace. Le pauvre, il en avait soupé du vampire depuis la dernière grande ‘réunion’.
Néanmoins, j’étais intriguée. Je l’invitais donc à poursuivre.
- On ne sait pas exactement jusqu’où ça remonte. On raconte qu’ils sont les descendants de l’union entre une prêtresse et un vampire, mais personne n’a jamais été en mesure de confirmer cette légende. Toujours est-il qu’ils sont très puissants. Capables d’un contrôle de leurs instincts hors du commun. La femme, surtout, est capable de décupler sa force en utilisant celle de son adversaire. Ils ont développé un mode de vie à part dans leur genre. Ne serait-ce que parce que Kureha, a accru ses pouvoirs grâce à… des manipulations génétiques.
- Combien sont-ils ? demanda Jacob résigné.
- Trois : une femme et ses deux concubins
Emmett ricana.
Je scrutai le visage d’Edward, cherchant à découvrir ce qui le contrariait tant. Je compris tout à coup :
- Ils viennent pour elle, n’est-ce pas ?
Esmée écarquilla les yeux, choquée. Carlisle lança un regard honteux à sa femme.
- Oui, ils ont entendu parler de Renesmée. C’est un prodige pour la communauté. Une rareté pour des amateurs d’arts et de sciences comme eux.
Je grinçai des dents.
- Ce n’est pas un monstre de foire, c’est ma fille. Serons-nous donc jamais en paix ?
- Je suis désolé de t’imposer ça, Bella, mais le meilleur moyen d’avoir la paix, c’est la diplomatie. Un entretien comme celui-là ne se refuse pas. Nous n’avons pas évité une guerre pour en créer une autre. »
Comprenant parfaitement à quoi il faisait allusion, je me rangeai à ses arguments. Jacob, lui, semblait accablé. Je savais très bien que ça le ferait souffrir encore, comme si les Volturi n’avaient pas été suffisants. Le pauvre… le destin avait vraiment été cruel de l’avoir lié à des êtres que, par nature, il aurait dû haïr. J’aurais du avoir pitié, mais je n’y arrivais pas. Jacob n’avait qu’a ne pas…Je sommai mon cerveau de se taire. J’étais sur une pente dangereuse, je le savais.

Les vampires arrivèrent donc le surlendemain, au petit matin. Nous les attendions de pied ferme dans un brouillard gelé que nous ne sentions pas de toute façon.
La femme se présenta la première. Elle s’avança vers nous avec une curieuse démarche, flanquée de deux hommes. Le premier, petit, mince et souple comme une liane, essayait tant bien que mal d’étirer ses lèvres en un sourire, tandis que le second, un grand mastodonte aux airs taciturnes ne posait même pas les yeux sur nous. J’étais sans voix. Je savais que notre race avait la peau claire, mais ceux-là atteignaient des sommets. Leur teint d’un blanc immaculé semblait couvert de poudre. Leurs prunelles bleue glacier (couleur rare chez un vampire) vous scrutaient à travers les fentes félines de leurs yeux. Des lèvres écarlates dessinaient une saillie étroite et pulpeuse comme celle d’un enfant dans l’ovale parfait de leurs visages. La femme surtout, Kureha, ressemblait au portrait oublié d’une geisha, sa chevelure d’un charbon soyeux, presque marine, était remontée au sommet de son crâne en un chignon compliqué. Elle joignit ses mains blanches en prière et s’inclina légèrement vers l’avant dans une sorte de salut.
Carlisle l’imita.
« - Nous sommes ravis de t’accueillir, Kureha-sama, salua-t-il, pas le moins effrayé du monde. Entre donc… »

Nessie fut adorable. Bien qu’un peu effrayée au premier abord, elle accueillit les étrangers avec un sourire de reine, en les voyant s’incliner avec déférence devant sa petite personne. Elle affichait un air ravi. Visiblement, l’idée d’être vénérée devait beaucoup lui plaire. Ils avaient apporté avec eux un certain nombre de présents. Kashima-san notamment, offrit une sorte de cornue tordue et plutôt laide à Carlisle, ainsi que nombre de flacons de cristal emplis de liquides. Ce dernier sembla enchanté comme je ne l’avais encore jamais vu. Il alla aussitôt s’enfermer avec la jeune femme dans son bureau et commença une discussion enflammée où il était question de science, de médecine, de Dieu et je ne sais quoi encore. Ils me mettaient un peu mal à l’aise tous, silencieux, glacés et maniérés, d’une politesse presque théâtrale.

Ce soir-là, je décidai d’aller chasser. La chasse vidait l’esprit. L’espace d’un moment, je laissais ma vie s’envelopper de brouillard et devenais fauve, prédateur n’écoutant que ses instincts.
Je ne pensais à rien, ne réfléchissais à rien, mon esprit faisait le vide. Il utilisait toutes ses capacités dans un but unique : tuer. J’écoutais les milliers de sons dans les bois et les décomposais un à un en moins de quelques secondes. J’étais capable de discerner les quelques centaines de fragrances dégagées par la forêt humide. Chaque parcelle de mes muscles obéissait instantanément aux signaux perçus par ma vue, mon ouïe, mon odorat.
Un sentiment de puissance inouïe m’envahit alors que je fondai d’un seul bond sur ma proie.

Je dus tout de même rentrer au cottage pour me changer. J’avais beau avoir progressé, je n’en restais pas moins un nouveau-né. J’avais les cheveux en bataille, ma blouse était réduite en lambeaux et quant à mon jean… une strip-teaseuse aurait été plus décente.
Je filai dans ma chambre, prête à user une de mes (très) nombreuses tenues. Une surprise m’attendait sur le lit. Un kimono pourpre, d’une soie lourde brochée rebrodée de fleurs de pêcher. Le tissu soyeux et épais brillait comme la neige au soleil. Au centre reposait une ceinture de satin ourlée de ce que j’aurais juré être du fil d’or. J’en eu le souffle coupé. Mon oreille perçut un froissement imperceptible dans mon dos. Instantanément, je pivotais en position de défense.
« - Pardonne mon intrusion, Isabella-san. Cela te plaît-il? demanda Kureha une lueur d’espoir dans les yeux. Elle me ferait presque penser à Alice, tiens.
- C’est magnifique.
J’étais tellement abasourdie que j’en oubliais de la reprendre.
- C’est le kimono féminin traditionnel. expliqua-t-elle d’une voix mélodieuse tintée d’un indéfinissable accent.
- … Ce n’est pas grand-chose, ajouta-t-elle.
- C’est très beau. répondis-je, sincère. »
Un silence pesant s’installa. Je scrutai avec curiosité les traits de mon interlocutrice, attendant qu’elle parle. D’une beauté cruelle et silencieuse, presque douloureuse à regarder. Tout en elle respirait la retenue, jusqu'à sa joie qu’elle semblait contenir. Néanmoins ses prunelles la trahissaient, étincelantes de satisfaction. Elle me scruta en retour, à l’aise dans le silence. Elle émit un drôle de petit sifflement et hocha la tête avant de s’éloigner de son pas glissant. C’était donc ça, ils ne marchaient pas, ils glissaient.
Je restais seule à contempler le présent qui parait mon lit.



« Bella, Bella ! »
Jacob me hélait depuis le jardin. Il n’aimait déjà pas traîner dans la villa en temps normal, mais depuis l’arrivée des nouveaux vampires, c’était d’autant plus dur.
Je levai un sourcil interrogateur et m’approchai de lui. Pas trop près non plus, à cause de l’odeur.
« - Bon, écoute, je suis désolé de te dire cela, et crois-moi je ne veux pas t’embêter avec des détails, mais il faut que j’en parle à quelqu’un…
- Viens en au fait s’il te plait. le coupai-je agacée.
Ce n’était pas dans les habitudes de Jacob de prendre des précautions, lui si direct d’habitude.
- Bella, j’ai un mauvais pressentiment. Eux, les Japonais, ils me font peur.
- Jake, tu es un loup-garou. C’est dans tes gènes non ?
Pourquoi fallait-il qu’il vienne tout gâcher? Ça se déroulait sans heurt, comme prévu, il n’y avait ni guerre, ni sang, ni Volturi. Et puis pourquoi s’inquiétait-il autant, d’abord? Cela n’était même pas supposé le concerner. En principe.
Il pencha la tête sur le côté, blessé par ma rudesse.
- Bella, je m’inquiète vraiment.
Je remarquai que j’étais prompte à m’énerver contre Jacob ces temps-ci. Il m’agaçait, je ne le faisais pas exprès, mais il m’agaçait.
Je baissai la tête, honteuse.
- Désolée. Simplement, essaie pendant un instant de ne pas penser en loup. Considère que ce sont nos invités et que c’est notre devoir de les accueillir. Ok, ces étrangers sont bizarres mais pas agressifs.
- C’est que je me fais du souci…
- Oh arrête tu veux ! râlais-je sur un ton que je voulais amical. Et puis s’il y avait un danger, Alice le verrait. Maintenant cesse de te tracasser, d’accord ? »
Il bougonna quelque chose dans sa barbe avant de s’éloigner.

Carlisle avec son habituelle générosité avait mis à la disposition du petit Japonais une pièce au sous-sol qui lui servirait de laboratoire. Apparemment, lui aussi était très versé dans les sciences. Gen, j’appris qu’il s’appelait ainsi, était à mon avis l’un des plus curieux de la bande. Petit et élancé, mi-homme mi-femme, ses cheveux mi-longs dissimulaient mal un œil bleu cruel. Il pouvait passer des heures, plus immobile qu’une statue, derrière le grand vitrage de la salle à manger à regarder Nessie batifoler dans la pelouse. Tant qu’il ne faisait que regarder…
D’ailleurs, l’enfant avait découvert un jeu nouveau : les papillons. Elle observait, hypnotisée, le petit insecte coloré qui battait des ailes de façon désordonnée dans le ciel. Je la voyais guetter patiemment, une lueur de convoitise dans l’œil, le petit bijou arc-en-ciel. Elle jouait avec ses mains potelées, attendant le moment propice. Tout à coup, la petite bondit du sol avec souplesse et attrapa au vol le papillon. Elle retomba sur ses pieds gracieusement un dixième de seconde plus tard. Nessie découvrit ses dents nacrées dans un sourire de victoire. J’étais époustouflée. Jacob, qui se tenait à quelques mètres d’elle, inclina la tête, attendri. Je détournai le regard, embarrassée. Mieux valait réprimer la colère qui montait en moi à ce moment-là. Gen aussi avait l’air époustouflé. Si tant est que je déchiffrais correctement l’expression étrange qui tordait ses traits parfaits. Voilà que je m’inquiétais moi aussi. A croire que c’était contagieux.

Pourtant les jours s’écoulèrent, sans que rien ne vienne troubler notre calme, hormis bien sûr, les jérémiades de Jacob.
« - Combien de temps encore ? me demandait-il régulièrement.
- Je ne sais pas, un ou deux jours a priori. » lui avais-je répondu dernièrement.

La journée, nous restions à la villa, ou bien j’emmenais notre fille à l’extérieur –contrairement à ce que prêchait Rosalie, je souhaitais qu’elle se familiarise avec les humains et leurs odeurs- ou encore chez Charlie. Lorsque la nuit tombait je rentrais au cottage avec Edward où nous couchions Nessie. Et à partir de là… le temps nous appartenait. Ne jamais dormir a du bon, vraiment du bon. Mine de rien, je prenais goût à cette petite routine.

Ce soir-là, j’avais choisi de laisser Nessie à la villa, pour faire plaisir à Rosalie et Esmée. J’en profitais pour me faire une séquence ‘souvenirs’ pour le plus grand plaisir d’Edward que cela amusait beaucoup. Je lui avais pourtant expressément demandé de me laisser faire ça seule. Une mouche aurait été plus convaincante. Il gagnait toujours de toute façon, alors, à quoi bon lutter ? Je tentais bien de bouder un moment mais il fit si bien le clown que j’étais infichue de rester fâchée. Le baiser enflammé qu’il me donna acheva mes dernières défenses.

*musique*

Je finis quand même par me concentrer –pas grâce à lui-. Le reste du monde s’abolit progressivement. Comme si je fermais une cloison entre la réalité et mon esprit. Tout mon être était focalisé sur les souvenirs qui défilaient devant mes yeux clos. J’étais supposée étudier précisément ma rencontre avec Edward (agréable souvenir), mais pour une obscure raison je n’arrivais pas à me concentrer là-dessus. Quelque chose me perturbait. Je serrais les dents, en souffrance. L’image que j’aurais voulu voir se refusait à ma vision ; à la place, d’autres images bien plus nettes s’imposaient à moi. Je lâchais brusquement les rênes laissant mon cerveau m’emmener là où il l’avait décidé. Petit-à-petit, le mirage d’un souvenir récent prit tout son sens, chaque parcelle s’insinua lentement dans les fentes de mon esprit jusqu'à ma conscience.
NON ! hurlais-je immédiatement.
J’étais debout, mon cerveau tournait à cent à l’heure et je devais avoir un air terrible compte tenu du regard effrayé de mon mari. Je me ruai sur lui, agrippai ses avant bras, prête à le secouer jusqu'à ce qu’il comprenne.
- Edward, tu te souviens, tu te souviens du jour de l’affrontement avec les Volturi ? Tu m’as bien dis avoir scanné tous les esprits présents ? Edward, concentre-toi, je t’en supplie. SOUVIENS-TOI.
Il fronça les sourcils quelques instants qui me parurent des heures.
Je serrais ses bras à les tordre. Alors je fermais les yeux et fis ce que j’aurais dû faire dès le départ. Je retirai mon bouclier. Mon pouvoir, celui qui nous avait sauvés, celui qui menaçait de nous détruire. Je tirais délicatement le voile en dehors de mon esprit pour en envelopper mon mari. Toute l’énergie qui bouillonnait en moi était canalisée vers ce seul point. Il fallait qu’il lise dans mon esprit. Maintenant. Son visage pourtant clair pâlit immédiatement.
D’un même mouvement, nous nous précipitâmes à travers la fenêtre.

Je crois n’avoir jamais couru aussi vite que cette fois-là. La nuit, les branchages, le froid, les obstacles, je n’avais conscience de rien, comme si on m’avait mis en pilote automatique. Rien n’était confirmé, je n’avais aucune preuve, pourtant je savais, je sentais.
Edward fit subitement une embardée sur le côté pendant que je heurtai Alice de plein fouet. Nous étions deux bolides lancés à toute vitesse sur l’autoroute et nous nous percutions. Le crash fut violent. Je fus projetée plusieurs mètres en arrière. Je restai étourdie un instant. Trente secondes plus tard, j’étais de nouveau debout.
Je regardai Alice, puis Rosalie, puis de nouveau Alice.
« - Il est arrivé quelque chose.
C’était plus une affirmation qu’une question.
- Oui. souffla-t-elle.
Je recommençais déjà à courir, mais Rosalie me retint.
- C’est trop tard.
Je jetai un regard prudent à Edward. Tout son visage respirait l’horreur. Je perdis confiance. Elle n’était quand même pas… Ils ne l’avaient pas…je n’osais même pas le formuler.
Un hurlement déchira la nuit. C’était une plainte aigue, celle d’une - - - -- Rentrons, nous vous expliquerons là-bas »
Je ne sais comment je réussis à faire le chemin qui restait, mais j’y parvins. Je suis certaine que sans avoir été en pilote automatique j’aurais succombé. Je laissais mes peurs engluées dans le brouillard, m’interdisant de penser, d’oser formuler l’intolérable.
Je me ruai dans la maison. Carlisle nous attendait assis au bout de la grande table, immobile. Je rugis : « - Où est-elle?
- Bella…
- OU EST-ELLE ?!
- Elle est ici.
Ce fut Jacob qui répondit. Je doutai. Oserait-il me mentir? Edward intervint.
- Il dit vrai. Elle est en sécurité. »

Brusquement, je flanchai, mes nerfs lâchaient, le pilote automatique ne fonctionnait plus. Je m’affalai sur une chaise. Edward posa une main sur mon épaule. Ce geste me permit de recommencer à penser. Comment avais-je pu ignorer quelque chose d’aussi évident? Je me souvenais du jour de la bataille avec les Volturi. La tension électrique qui nous parcourait tous. J’étais au centre, mon bébé serré contre mon sein. Il y avait Marcus, Caïus et Aro qui jouaient leur mascarade morbide, tels les pantins d’une farce. J’observais les visages cruels ou indifférents des vampires du clan, et ceux des témoins venus assister à notre mise à mort. Un visage aurait dû me marquer, le visage d’un témoin à part, le visage de celle capable d’utiliser la force de son adversaire, capable d’utiliser mon bouclier, ma force, afin de se protéger du pouvoir d’Edward. La femme aux yeux bridés et à la bouche en papillon rouge. Cependant son regard m’avait marqué. Elle me dévorait des yeux, elle fixait ma fille et ses yeux brûlaient, se consumaient. Ils brûlaient de convoitise. Je clignais des yeux, écœurée.

Mon regard se posa sur Jacob, replié dans un coin. J’eus honte. J’eu honte d’avoir été blessante tout ce temps, j’eus honte de n’avoir pas compris. Sa seule douleur m’avertissait de la gravité de ce qui avait dû arriver. J’avais besoin de savoir, mais je n’arrivais pas à produire le moindre son. Edward comprit, il parlerait pour moi.
« - Que lui est-il arrivé ?
- Ils ont voulu l’enlever. Enfin Yūsei et elle, parce que Gen n’y est pour rien.
Je frémis, je n’étais pas prête au pardon.
- Où est-il ? demanda encore Edward d’une voix de plus en plus tranchante. Je supposai qu’ils parlaient du colosse taciturne.
- Mort. lâcha Carlisle.
Mort. Je me répétai ce mot. Il n’étanchait pas ma soif de vengeance. Je plaquai mes paumes contre la table essayant temps bien que mal de contenir ma rage.
- Et elle ?
- Blessée, en fuite.
- Qui ?
- Jasper, Emmett, Esmée. Ils suivent sa trace vers le nord.
- Où ?
Le dialogue auquel j’assistais ressemblait davantage à un combat armé qu’à une discussion. Chaque parole était une balle toujours plus violente qui venait mitrailler l’adversaire. Les balles continuaient de fuser au-dessus de ma tête, mais je n’entendais plus rien. Ma fille, ma fille, ma fille, ce mot tournait en boucle dans ma tête. Un bruit de crissement atroce me sorti de ma léthargie. La table se fendait par le centre. Jacob eut l’air de retrouver quelques forces et s’approcha de moi. Dans ses yeux bruns, je lisais toute la peine qu’il endurait. Il l’aimait. Il l’aimait vraiment.
- Calme-toi, Bella.
- Je veux la voir.
- Viens…
- Non. Le mot était tombé tel un couperet.
Je me retournai vers Rosalie, bouillante de fureur, prête à l’égorger si elle osait s’opposer encore à moi. Je grondai.
- Comment oses-tu ?
- Elle est couverte de sang frais. Bella est un nouveau né. C’est hors de question.
Il n’y avait plus dans ses yeux la compassion que j’avais pu lire durant ma grossesse, ma transformation. Ses yeux étaient froids, calculateurs.
- Edward… grognai-je sur le point de perdre le contrôle.

Alice apparut dans la pièce.
- Laissez-la. Il ne se passera rien, je le sais.
L’attention de mon mari se porta tout à coup sur elle.
- Alice, pourquoi n’as-tu rien vu ?
La jeune femme accusa le coup. Sur son visage espiègle s’était peinte l’expression d’une culpabilité infernale.
- Je n’ai pas pu… Déjà dans le ventre de Bella, les signaux se brouillaient avec l’enfant. De plus, rien n’émanait de Kureha, rien. Elle a prit sa décision au dernier moment, nous n’avons pas eu le temps d’agir, cela s’est joué à quelques secondes, Edward ! Nous étions loin dans la forêt, nous chassions. Nessie était restée à la maison avec Esmée et Rosalie. Elle s’est décidée et à ce moment-même, j’ai eu une vision. C’était trop tard, elle était déjà partie.
Edward lui lança un regard dur. Rosalie n’avait pas bougé, prête à me barrer le passage.
- Ne me condamne pas, supplia Alice. Toi non plus, tu n’as pas lu dans ses pensées.
- Il suffit, intervint Carlisle. Vous êtes trop blessés pour parler sans vous faire de mal. Ce n’est pas votre faute. Le seul qui est en tort…-sa voix se cassa. C’est moi. Je savais que ces vampires étaient capables d’un contrôle d’eux même hors du commun. Des millénaires de pratique leur ont permis de maitriser leur esprit, leurs pensées. Maintenant, Rosalie, laisse passer Bella.
Elle ne bougea pas d’un millimètre. Carlisle semblait à bout de forces, abattu.
- Rosalie, c’est un ordre. »

Je m’élançai dans l’escalier à une telle vitesse que je volais presque. J’avais entendu un cœur battre là-haut. Des battements faibles, disparates, désordonnés, mais des battements quand même. Je devinais sans la voir l’ombre d’Edward derrière moi.
Je m’arrêtai brutalement à l’entrée de l’ancienne chambre d’Edward, incapable d’avancer. Mon cœur craquelait comme du verre, sur le point d’exploser. J’étouffai un cri. Si Edward ne m’avait pas tenue par la taille, j’aurais chancelé en le découvrant.
Sous les néons blanchâtres, un lit d’hôpital. La chambre empestait l’antiseptique et le sang. Sur le lit, un tout petit corps. Livide, amaigri, respirant tout juste. Je faisais un pas en avant, puis un deuxième machinalement. Ce n’était plus ma fille, mais une sorte de sculpture hérissée de tubes et de fils, les yeux clos, la bouche entrouverte.
Jacob pénétra dans la pièce
« - Elle va mourir.
Je me tournai vers lui, brûlante de fureur. Toutes mes forces me revinrent subitement, pendant que la colère commençait à m’aveugler.
- Non. Tu m’entends Jacob ? NON ! Elle ne peut pas. Je me fous de ce que tu ressens avec ta stupide imprégnation. Elle ne mourra pas! criai-je.
Comme si m’acharner sur Jacob pouvait modifier la réalité de ce cauchemar. Je le toisai avec haine, mais à bien le regarder, ma colère retomba aussi sec. De grands cernes violets marquaient ses yeux gonflés. Il posait sur moi un regard éteint, comme s ‘il ne me voyait pas. Sa peau avait prit une teinte olivâtre. Il paraissait avoir maigri. Sous ses joues creuses, les os saillaient.
Quelque chose m’échappait. Je regardai Nessie, puis Jacob de nouveau.
- Jake, est-ce que tu… es-tu malade?
Je refusais de formuler à voix haute ce que j’étais en train de comprendre. Il eut un pauvre sourire.
- Non, Bella, et tu le sais. Regarde-moi. Je meurs à petit feu. Je dépéris en même temps qu’elle.
Alors c’était ça l’imprégnation ? Je m’effondrai.
- Mais pourquoi ?! m’écriai-je d’une voix suraigüe. Pourquoi elle ne guérit pas ?! Elle est faite comme les loups, elle est de sang chaud, elle devrait guérir! Pourquoi ?!
La folie me guettait, je le sentais. Edward ne réagissait pas, alors que j’avais besoin de lui. Son visage impassible me murmurait qu’il savait déjà pourquoi.
- Ils l’ont piquée, avoua Jacob.
- Que… quoi ?!
Il explosa tout-à-coup.
- Piquée, endormie, assommée, ou je ne sais quoi encore ! Ces monstres de Japonais lui ont injecté un foutu calmant de sangsue sans faire gaffe qu’elle était aussi humaine. Ils ont massacré SON système immunitaire avec leurs sales produits de scientifiques ! Et maintenant elle meurt et je ne peux même pas la venger parce que mes forces se barrent.»
Sa tirade eut l’air de l’avoir épuisé.
Edward ne cilla pas. Je me retournai vers lui et le vit s’écrouler sur ses genoux, le visage tordu par la douleur. On le brûlait vif de l’intérieur. Il me vint à l’esprit une comparaison incongrue : celle des douleurs qu’infligeait Jane à ses victimes. Edward se tordait de la même souffrance. La rage et la peine se disputaient dans son regard. La rage l’emporta. Je sus ce qu’il avait décidé. Il irait la traquer, il irait, car sinon il deviendrait fou.

Je ne voulais pas qu’il m’abandonne. Je ne voulais pas qu’ils m’abandonnent. Comment en était-on arrivé là? Je me penchai au-dessus du corps minuscule de ma fille. Mécaniquement, je m’assis. Je n’étais pas calme, j’étais anesthésiée. La vérité pénétrait avec difficulté jusqu'à mon cerveau.
Le sifflement ténu de sa respiration ne me rassura pas. Ses joues pleines de rires s’étaient vidées, ses pommettes saillaient, menaçant de transpercer la peau. J’essuyai du bout des doigts la sueur qui perlait sur son front cireux. Ce même geste que j’avais fait quelques jours plus tôt. Son flanc droit avait été ravagé et sa jambe se tordait selon un angle bizarre. Je m’approchai de cette meurtrissure contre laquelle des chairs bleuies pendaient mollement. Chacune de ses blessures étaient comme autant de coups dans mon ventre. Je détournai le regard ne pouvant en supporter plus. Elle s’était battue et maintenant elle allait mourir, entraînant Jacob dans sa chute. Je l’avais voulue, cette enfant, depuis le jour où j’avais su qu’elle était dans mon ventre, je l’avais aimée. J’étais devenue vampire, j’étais devenue forte, rapide, invincible. Et aujourd’hui j’étais impuissante. Mon cœur explosa enfin, je ressenti les milliers d’éclats de verre dans chacune des fibres de mon être. Mon âme se cabra, à l'intérieur une hystérique hurlait à l'injustice, elle criait à s'en tordre les poumons, se consumait, brûlait. Je pleurais. Si aucune larme ne coulait, j’aurais voulu sangloter des torrents. Mais pas une goutte d’eau ne vint apaiser le feu qui ravageait mon cœur.

Au milieu de ce cataclysme, j’eu la révélation que j’attendais : la preuve que je n’étais pas si impuissante. C’était mon bébé, je devais la sauver. Edward l’avait fait pour moi, je le ferais pour elle. J’inclinai la tête délicatement vers le creux de son cou et découvrit mes dents. Avant d’avoir pu faire un geste, j’étais projetée violemment contre le mur. Edward me faisait face, en colère.
« - Tu ne fera pas ça. Ca pourrait la tuer.
- Ou la sauver!
- Tu n’en sais rien.
- Ca a marché pour moi.
- C’était 50-50. Et tu l’as dit toi-même elle est comme les loups. Notre venin est un poison pour eux. Je te répète que ça la tuera.
- Elle est déjà en train de mourir, lâcha Jacob. Et moi avec elle.
- Qu’est-ce que tu en sais ? Carlisle va bien trouver un moyen pour la soigner, pour qu’elle puisse guérir.
- Ce que j’en sais ? Je suis lié à elle. Tu n’a pas l’air de comprendre, nous somme comme deux brins d’un même fil. Indissociables. Mon corps, mon cœur, mon esprit, tout en moi est connecté à elle. Nos existences sont entremêlées, au point que lorsqu’elle ressent le moindre bonheur, j’exulte ; que son chagrin serait pour moi le pire des tourments. Mais là c’est pire, là je sens que son fil se désagrège. Tu comprends maintenant ? Elle est plus que ma propre vie. »

Edward hésitait. Dans ses prunelles à moitié folles, je vis qu’il avait besoin de fuir toute cette horreur. Que s’il ne partait pas pour tuer Kureha maintenant, il perdrait la raison. Rester immobile à regarder Renesmée le détruisait.
- Va-t’en.
Je ne le chassais pas, je le libérai. J’aurais souhaité qu’il reste mais c’était trop injuste. Il enveloppa mon visage de ses mains.
- Jure-moi d’abord que tu ne le feras pas. Pour moi.
Je coulai un regard en biais à Jacob.
- Je te le jure.
Il lança un dernier regard à notre fille.
- …et reviens-moi, ajoutai-je dans un souffle.
Il quitta la pièce comme s’il avait le diable à ses trousses. Je me retrouvai seule avec Jacob. Mon pauvre Jacob. De nouveau la honte m’envahit.
- Pardon Jacob, je suis tellement désolée. Je ne savais pas, je n’avais pas compris. Il hocha la tête.
Je continuais à regarder Renesmée, torturée par l’envie de rompre mon serment.
- Fais-le, murmura-t-il. C’était un supplicié qui me demandait de lui accorder la grâce.

C’est alors que je réalisai ce qu’était vraiment l’imprégnation. Un amour inconditionnel, irrévocable, au-delà même de la notion d’amour amoureux. Quelque chose de si puissant et de si incroyablement fort que l’existence de l’un perdait toute valeur tant elle était liée à celle de l’autre. C’était l’amour sous sa forme la plus pure et incontestable, capable de s’exprimer sous toutes ses formes, qu’il soit amour paternel, fraternel, filial ou amical. Il n’existait ni notion de possession, ni passion, ni jalousie. Il était l’essence même de la vie.
Avec une délicatesse infinie, je saisis entre mes doigts le petit poignet amaigri.

Ma fille, mon enfant, cœur de mon cœur, chair de ma chair, pardonne-moi, pardonne-moi pour ce que je m’apprête à faire.


FIN

J'ai vraiment beaucoup aimé ton OS.

Que Bella soit la narratrice fait que l'histoire ne porte pas tellement sur Jake et Nessie, plus sur l'évolution de Bella en tant que mère, heureusement les derniers paragraphes rattrapent cela.

Tout s'enchaîne bien, le rythme est régulier, le vocabulaire est riche, tes descriptions sont magnifiques ( "Sa bouche rouge sang ourlée d’innocence" ), les émotions sont justes.

Pour ce qui est de l'histoire, le milieu m'a semblé un peu longué (l'arrivée des Japonais, les premiers jours chez les Cullen) dans le sens où je me demandais quand il allait enfin se passer quelque chose! Mais je n'ai pas été déçue de la fin, loin de là!

Tu donnes un sens à l'imprégnation, phénomène complexe s'il en est, ce que j'ai apprécié.

Les personnages : on retrouve bien la Bella de Stephenie Meyer et Jacob, notamment dans les dernières lignes (il m'a par contre autant énervée que Bella au milieu).

Il y a quelques fautes, surtout à la fin... (faut bien trouver quelque chose de négatif! )

A quelle musique renvoie le lien? (il ne marche pas)

J'aimerais savoir si tu sais ce que serait la suite :

Spoiler:

Mais d'un côté une suite n'est pas nécessaire : cette fin ouverte est la meilleure possible je pense.

Pour conclure, c'est un beau texte, tu as un joli style, c'est vraiment pas mal (comprendre c'est génial! ^^) et j'arrête là mon roman. Merci d'avoir posté ton OS!

C'est super, j'aime beaucoup ton écriture, tes descriptions sont époustouflante, à aucun moment on ne détecte de la maladresse ou quoique ce soit qui empêche d'être transporté dans ton univers.
Merci, ces mots sont magnifiques.
comme Welden, ca ne m'a pas posé de problémes que la narration soit du point de vue de Bella, ni que la fin soit mystérieuse; j'aime beaucoup ce que tu as fait du personnage de Bella.

Mention spéciale pour le verbe " edwarder avec splendeur" je n'aurais pas mieux dit pour qualifier Edward !!!!!

Et merde mon commentaire vient de s'effacer, je vais faire plus court ^^"

J'aime bien ton OS, le fait que tu parles d'autres vampires j'ai trouvé ça sympa ^^
Puis il est agreable a lire,
Le verbe Edwarder est pas mal XD

Et sinon le dernier paragraphe et quand Jacob parle de son impregnation j'aime beaucoup ^^

" Edward… edwardait dans toute sa splendeur. " Haha, joli !!!

Très beau texte, un énigme qui se tient, vraiment original et interessante.
Fin ouverte inattendue, frustrante mais excellente.

Comme dit précédemment, tu offres une explication à l'imprégnation, les sentiments décrits sont d'une justesse stupéfiante, toujours sur le fil...

Bravo, très beau texte.

Ton lien youtube ne marche pas par contre.

Merci beaucoup,
La fin est volontairement ouverte en effet, car les Cullens sont dans une impasse: quand bien même Bella réussirait à transformer Nessie elle deviendrait une enfant immortelle.
Sinon... c'est le chaos et la désunion dans la famille, à cause de la perte d'un enfant.
J'ai eu pas mal d'idées pour la fin, je pensais à une suite dans laquelle Bella, au dernier moment, serait arrêtée par un autre membre du clan (plutôt violemment). Mais à partir de là... La fic aurait risqué de changer de sens si jamais j'écrivais cette partie, elle se réorienterait différement, ce dont j'avais peur. Je ne peux pas dire si Nessie survivrait, j'hésite encore!xD

Je suis ravie que le point de vue de Bella ne vous gêne pas. Mon but était d'étudier l'imprégnation du point de vue d'une mère, avec tous les obstacles et les problèmes moraux et idéologiques que ce genre de 'chose' peut générer à ses yeux.

J'ai les boules que mon lien marche pas parce que cette musique j'y tenais vraiment! J'ai écrit ce passage en l'écoutant et puis j'ai pinaillé 3 ans pour comprendre comment on fait un lien. Décidément...
ici => https://www.youtube.com/watch?v=HiDkGxVyz-s

Dis Welden pourrais tu -si jamais tu as le temps-, me dire où sont localisées les fautes? Par mp par exemple? Je les corrigerai sur mon document word... merci^^

Pas de problème, je t'écris un MP tout de suite! ^^

J'ai ADORE !!!! Tes descriptions sont magnifiques !!!!
Ta vision de l'impregnation est juste sublime et parfaite !
Bravo Bravo !!!!

J'ai bien aimé ton OS! L'idée des nouveaux vampires est très originale leur description est bien faite. Mais je me posait une question : Pourquoi ont-ils les yeux bleus? Est-ce du à un régime particulier?

Sinon le point de vu de Bella rajoute un plus, l'imprégnation est vu de l'extérieur peut-être plus comme nous pouvons l'interpréter. On peut mieux comprendre le phénomène.

Seul petit bémol, je trouve que le milieu de l'histoire est un peu confus. Le moment où Bella comprend qu'il s'est passé quelque chose en reconnaissant la japonaise au moment où les Cullen lui raconte ce qui s'est réellement passé. Mais peut-être que c'était fait exprès pour retranscrire l'état d'esprit de Bella?

Sinon certaine de tes formules étaient magnifiques " Edward edwardait...". Bravo!

Spoiler:

Super !!! J'ai adoré ! C'est très bien écrit, tu as une belle écriture, tu as une façon de décrire les émotions avec bcp de sensiblité, de justesse.
J'aime l'idée de la fin ouverte, même si je ressens une sorte de "frustration" car j'avais envie d'en lire plus.