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| [Concours de Fanfiction] Gaalh'way | |
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Airuru. ... is Za(c)ddicted ♥
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| Sujet: [Concours de Fanfiction] Gaalh'way Jeu 16 Oct 2008 - 22:26 | |
| Par Gaalh'way 1/3ONE-SHOT : JACOB Meurtrier « Jake ? Le repas est bientôt prêt, viens t'asseoir. » Je refermai la porte d'entrée derrière moi sans faire de bruit. Et avec cette même discrétion, je m'avançai jusqu'à la table, nonchalamment, pour m'y asseoir. Je ne pus m'empêcher de lancer un regard à mon père. Il était dans un sale état et je savais que c'était de ma faute. D'énormes cernes se dessinaient sous ses yeux minuscules et il semblait encore plus fragile que d'habitude. Il se mouvait avec une difficulté palpable, chaque geste qu'il faisait était susceptible de lui arracher une grimace de douleur. Instinctivement, je me levai alors qu'il apportait les assiettes jusqu'à moi, l'une d'elle sur ses genoux, l'autre qu'il maintenait d'une main tout en poussant sa chaise roulante avec la force de son bras libre. Je les lui pris sans un mot, sans un sourire, simplement pour le débarrasser de ce poids supplémentaire qu'il devait porter par ma faute. Comme si cela pouvait compenser le moins du monde ce que je lui avais fait subir jusqu'à aujourd'hui. A sa place, je déposai les assiettes où trônait le poisson et les légumes qu'il avait cuisiné sur la table et je m'assis. Les yeux posés dans le vide, le cerveau en ébullition, je m'apprêtais à lui expliquer, à lui raconter, à lui dire n'importe quoi pour soulager ma conscience meurtrie. Mais lorsque je levai les yeux pour croiser les siens, la souffrance que j'y lu me coupa le souffle et aucun mot de franchit mes lèvres. « C'est inutile, Jacob. Et je ne veux pas savoir. Le passé est le passé. » Sur ces paroles, il me regarda de haut en bas, jugeant le moindre détail mais sans dire un traître mot. Comme à son habitude, il se contentait d'observer, d'analyser et s'il le jugeait utile, il me ferait part de son raisonnement. Si ce n'était pas le cas, mieux valait ne pas insister. Dans un souci de bon sens, je me mis alors à engloutir ce que mon père avait préparé. Il fit de même et nous ne dîmes plus rien. Du moins jusqu'à ce que ce silence de culpabilité se fasse trop pesant pour que je ne puisse le supporter. « Je suis désolé, papa, » plaidai-je sans espérer de réponse. Mais contre toute attente, mon père eut une réaction qui me surprit : il abattit son poing sur la table, violemment, et me foudroya du regard, comme si je venais d'injurier l'un de nos ancêtres. En une seconde, la peur traversa mon regard alors que, mâchoire pendante, j'observai mon paternel, incrédule. Je me repris bien vite, cependant, et retrouvai le fil de mes pensées sans trop de problème. Jamais il n'avait réagit comme ça depuis son accident. C'était tellement inhabituel que j'en fus sincèrement troublé. J'attendais une suite à cet accès de rage, elle ne tarda pas à arriver. « Je t'ai dit que c'était inutile, tonna mon père. Ça m'est égal, Jake ! Je me fiche de savoir ce que tu as fabriqué durant tout ce temps. Tu l'as fait et c'est tout ! Cela a eu des conséquences désastreuses sur nous tous, tu le remarqueras très rapidement. Et je ne veux en aucun cas t'entendre t'excuser. Tu nous dois bien plus qu'un simple pardon. » Soudainement, je me transformais en ce petit garçon que j'étais il y a des années de cela. Quand j'avais fait une bêtise et que mon père haussait la voix, je baissais les yeux, croisais les mains et bougeais doucement la tête. Il m'arrivait parfois de me balancer doucement d'avant en arrière, comme si ce mouvement allait m'apaiser mais également attiser la colère de mon père. Et, aujourd'hui, alors que je n'avais plus du tout les allures de l'enfant que j'avais été, voilà que je me mis à me balancer doucement d'avant en arrière, les mains jointes et les yeux cloués sur mon poisson déjà entamé. Entendant distinctement mon géniteur reprendre son souffle, j'attendis la suite sans piper mot. « Tu iras voir le reste de la meute. Je pense que Sam et les autres sont au courant de ton retour et ils t'attendent sans aucun doute. Si tu veux t'expliquer, tu le feras devant eux. » Docile, j'acquiesçai d'un mouvement de tête. Je ne me sentais pas le courage de défier mon père, de lui désobéir ou de protester. Je lui avais fait assez de mal comme ça. Autant dire que ses paroles eurent, sur moi, l'effet d'un coup de poing en plein ventre. Je savais qu'il avait raison et cela me heurtait plus encore. Si au moins j'avais pu me raccrocher à quelque chose. Trouver dans toute cette culpabilité qui me rongeait, une raison valable pour avoir causé tant de peine. Malheureusement, si pour moi, Bella Swan en était une, pour le reste de la meute, ce ne serait pas le cas. C'est aux aurores que je me levai le lendemain matin. La journée allait être longue, j'en étais persuadé. Je soupirai en enfilant un t-shirt et finis de m'habiller rapidement, me rendant compte que la meute n'attendrait pas indéfiniment ma venue et que tout retard risquait de les mettre de mauvaise humeur. Fin prêt, je me dirigeai jusqu'à la petite chambre de mon père et vérifiai qu'il dormait encore. Enfin, je sortis sans le moindre bruit et respirai un grand bol d'air, comme si ce simple geste allait me redonner du courage. Le trajet jusque chez Sam, là où toute la meute se trouvait réunie, avait été bien trop court à mon goût. J'avais à peine eu le temps de méditer sur ce que j'allais leur dire mais surtout comment je le leur dirais. Arrivé devant la porte, je frappai trois coups et attendis qu'on daigna bien m'ouvrir. Ce ne fût pas le cas : au bout de quelques longues secondes d'attente, on m'ordonna d'entrer en m'appelant par mon nom. Mon père avait raison, comme toujours, les autres étaient au courant de mon retour et de ma venue prochaine. Je m'exécutai donc sans broncher et pénétrai dans la maison de notre Chef. « Sam, Quil, Seth, Leah. » Mon regard se posai sur chacun de mes frères et sœurs, alors que je prononçai leur nom en guise de salutation. Un discours bien préparé, à peine serais-je entré était inutile, cela les froisserait et je m'en rendis compte seulement maintenant. Heureusement, au final, que le trajet fût court. Mon cœur battait la chamade, ils me dévisageaient tous comme si j'étais devenu un étranger. J'avais sans doute changé, physiquement, psychologiquement, mais je ne m'en rendais pas compte. Ce n'est qu'en voyant leur expression que je remarquai à quel point ils étaient troublés de me revoir. Oh, je l'étais aussi, bien entendu, mais, allez savoir pourquoi, je ne me sentais pas comme le bienvenu, il était donc inutile que je leur montre mes sentiments ouvertement. Ce fut Leah qui parla la première : « Alors, tu es de retour, pour de bon ? Imagines-tu seulement ce qu'on a pu endurer sans toi ? Sais-tu ce que ça représente, pour nous ? » siffla-t-elle d'une voix emplie de menace et de chagrin. Sam lui ordonna de ne pas continuer d'un regard persuasif. Elle se tut effectivement et je ne me sentis pas le courage de lui répondre. J'ignorai ce qu'ils avaient enduré, je ne pouvais que me contenter de le présumer, et encore, ce ne serait sans doute pas très fidèle à la réalité. Certes je m'en voulais, je culpabilisais, mais je n'y pouvais absolument rien. J'attendis. Quoi ? Moi-même je l'ignorais. J'étais là, debout au milieu de ma famille qui me dévisageait comme si elle ne m'avait jamais vu, comme si je n'étais plus l'un des leur. Ce que j'avais fait était immonde, je le savais, je les avais mis en danger sans même être en contact avec eux et je ne me le pardonnerai sans doute jamais. Mais, Billy avait eu raison – une fois de plus – ce qui était fait, était fait. « Sortons d'ici. Une fois à l'extérieur, nous nous transformerons tous et nous écouterons tes confidences, Jacob. Vous avez la stricte interdiction de fuir la réserve. Je ne veux pas de réactions dérangeantes, encore moins de remarque blessantes. Vous vous contenterez d'écouter et Jacob, de parler. J'espère avoir été assez clair. » ordonna Sam avec un calme déstabilisant. Personne n'osa s'opposer à son choix, à ses ordres. Je ne pus m'empêcher de penser que les choses avaient bien changé, durant mon absence. Sam avait toujours eu de la facilité à convaincre la meute par ses paroles sûres et étudiées. Mais, aujourd'hui, il la dirigeait avec une dextérité de maître. S'il leur ordonnait de sauter de la falaise, ils sauteraient sans même poser de questions. J'ignorai si je devais en avoir peur ou en être heureux. Et, comme tout le monde, je ne cherchai pas à poser de question, je sortis et je me transformai. Je connaissais ce passage par cœur, tellement je l'avais pratiqué. Changer d'apparence avait – au tout début – été quelque chose d'atrocement difficile, qui m'arrachait une souffrance abominable. Désormais, cela faisait entièrement partie de moi. Je n'avais plus à me forcer pour muter, ou, au contraire, ne pas muter. Mon corps répondait à mon cerveau, quand celui-ci ordonnait une transformation. Exactement comme l'emprise qu'exerçait Sam sur nous, l'enveloppe charnelle n'avait plus son mot à dire quant aux décisions de l'esprit. C'était sans doute la même chose pour beaucoup d'entre-nous. Peut-être que Seth et Leah, les deux derniers de la meute, avaient encore un peu de peine à se contrôler mais, ils s'étaient sans doute améliorés et puis, ils avaient le soutien de tous les autres. « Alors ? » questionna Leah dans ma tête, impatiente jusqu'au bout des griffes.
Dernière édition par Airuru. le Jeu 16 Oct 2008 - 22:51, édité 2 fois | |
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| Sujet: Re: [Concours de Fanfiction] Gaalh'way Jeu 16 Oct 2008 - 22:27 | |
| Par Gaalh'way - LA SUITE 2/3 :
Les autres n'avaient encore rien dit. Mon regard se posa sur Quil qui avançait en ma direction. Lui aussi cherchait des réponses. Seth et notre chef s'approchèrent à leur tour. Et, le plus calmement possible, je les observai tour à tour. Nos deux derniers avaient effectivement pris de l'assurance. Leah semblait réellement venimeuse à mon égard. Sam était calme et passive, comme à son habitude. Seth n'avait encore rien dit, il se contenta de me fixer. Et Quil souffrait à tel point qu'il lui était impossible de s'exprimer, je le comprenais seulement maintenant. Les pensées de mes frères et sœurs étaient regroupées autour de moi et de moi seul. Il m'était donc impossible de savoir ce qu'il s'était passé ici en mon absence, du moins, pour le moment. Et c'est alors qu'un détail me percuta de plein fouet. Je ne pris même pas la peine de répondre à Leah, mon cœur se mit à cogner plus fort, alors que je commençai doucement à me noyer dans une marre de désespoir lourde de sens. Il manquait quelqu'un à l'appel.
« Où est Embry ? - Tu l'as tué, Jake, me répondit Quil. - Qu'est-ce que tu dis ? - Tu l'as tué. »
Les paroles de mon ami d'enfance me heurtèrent comme s'il s'agissait d'une rouée de coup en plein ventre. La douleur était intolérable, elle me rongeait petit à petit. Mes yeux incrédules se posaient sur Quil, qui, enfin, venait de parler. Je ne comprenais pas, je ne comprenais rien. Je savais n'avoir tué personne de ma famille, jamais je ne ferai une chose pareille ! La peur se lut petit à petit dans mon regard. Le stoïcisme que j'avais appris à contrôler durant mon exil me faisait défaut, aujourd'hui, alors que j'en avais le plus besoin. Je cherchai des yeux un peu d'aide parmi les loups qui m'entouraient. Le temps devenait lourd, étonnamment lourd. J'aurai voulu qu'on m'explique, je refusais d'être ainsi laissé de côté. Mes attentes trouvèrent enfin une réponse, pas celle que j'attendais.
« C'est à cause de ton imbécillité et de ta sangsue ! » cracha Leah, plus haineuse que jamais.
D'un grognement sourd, Sam lui intima de se taire. Il avait bien précisé qu'il ne voulait en aucun cas de remarque blessante et ce qu'elle venait de dire était une faille à la règle. Elle ne protesta pas, s'assit docilement et attendit une suite. Bon sang, quelqu'un allait-il enfin m'expliquer ce qui se passait ? Mon cerveau semblait travailler à trois cent mille kilomètres par heure. Leah avait mentionné Bella et ce que j'avais fait. Si elle savait, ne serait-ce qu'un tout petit détail de ce qui s'était passé le mois dernier, la meute toute entière devait être au courant. Je déglutis bruyamment. Évidemment, j'avais pensé au mensonge, du moins à ne pas dire toute la vérité mais Sam avait contré mes plans en nous ordonnant de muter. A ce moment, j'avais perdu toutes mes chances de m'en sortir indemne. Quoique, de toutes manières, je savais que la sentence serait digne de la faute. Je ne me faisais pas tellement d'illusions.
« Nous avons eu vent de quelques petits détails, j'imagine que tu t'en serais douté, commença Sam. - Quel genre de détails ? demandai-je à mes risques et périls. - Le genre qui détruisent une famille, Jacob. - Que veux-tu dire ? - Quil a raison. C'est de ta faute si Embry est mort. Mais c'est à toi, de nous décrire les faits. - C'était un accident, bredouillai-je bêtement. - Cela ne change en rien ce qu'il s'est passé. Parle, maintenant, ordonna Sam pour m'empêcher de continuer à plaider mon innocence. »
En réalité, je n'avais pas besoin de parler. Les images seraient assez explicites, mais il faudrait que je reprenne mon périple depuis le jour de mon départ. Je savais que les souvenir évoqués seraient sujets à une souffrance énorme et je savais également que je n'avais d'autres choix que de leur expliquer. Si Billy ne voulait pas savoir, les loups, eux, refusaient d'être tenus dans l'ignorance partielle. Alors je pris une grande inspiration, comme pour m'aider à mieux rassembler les événements dans mon esprit. Et, enfin, je me jetai à l'eau, sans même être prêt à leur avouer la vérité.
Je me revis, le jour de l'annonce du mariage de Bella et Edward. L'annonce officielle, je veux dire. Cette lettre que je n'aurai jamais dû recevoir, mais que le vampire décida de tout de même m'envoyer. Je me souvins des sentiments que j'avais successivement éprouvé : rage, haine, désespoir, hésitation. Et de la résolution que j'avais alors prise : m'en aller. Vite. Et le plus loin possible. Je voulais fuir. Partir ou mourir. Mais en aucun cas rester là pour voir ma raison de vivre s'achever. J'étais égoïste et je le savais parfaitement. Certes, je voulais le bonheur de Bella, mais je voulais qu'elle le vive avec moi, à mes côtés pour le restant de nos vies. Je n'étais cependant pas cruel au point de lui demander de choisir entre le vampire ou moi. En réalité, j'avais peur de sa décision. Bien que nous la pensions tous deux toute faite, elle était susceptible de changer du tout au tout et ce, n'importe quand.
Cette pensée me fit frémir de douleur. Je fermai les yeux, secouai la tête, en espérant la faire partir. Mais c'était sans compter sur le regard désapprobateur de Sam qui m'intimait de ne pas m'arrêter en si bon chemin. En outres, si je voulais avoir une chance d'obtenir leur compréhension, je devrais faire un effort et leur faire ressentir ce que j'avais ressenti. Je me rendis soudain compte que c'était ma seule chance, ma seule option d'ailleurs. Ainsi, je continuai.
Juste après la réception de la lettre d'Edward, j'avais eu besoin de prendre un peu de recul, de réfléchir, de me remettre en question. La souffrance que je ressentais était terrible et je n'avais d'autres moyens de la combattre que de mettre les choses au clair avec moi-même. Je revis Leah s'approcher de moi, me demander sans la moindre douceur de cesser de penser à Bella. Elle me demandait l'impossible, évidemment, et, au fond, elle en était consciente. Après quoi, je suis parti. De là a commencé mon voyage, mon exil, comme j'aime l'appeler. Il fallait que je parte, il m'était trop dur d'affronter la réalité : j'allais la perdre. Elle allait se marier, se transformer en un monstre et me serait sans doute étrangère jusqu'à la fin de ma vie. Son choix était fait. Une partie de moi se résignait à l'accepter. L'autre se révoltait et refusait obstinément d'être si pessimiste. Laquelle avait raison, laquelle avait tort ? Il m'était strictement impossible de le définir. Alors, évitant au maximum la torture, choisissant de me défiler au lieu de me battre, je suis parti. J'étais complètement seul et ma forme lupine me permettait d'acquérir une vitesse et une endurance phénoménale. En deux jours, je me retrouvai en Alaska. Précisons que j'avais avancé lentement, espérant que le paysage me ferait penser à autre chose que Bella. Manque de chance, ce froid glacial ne fit que raviver mes douloureux souvenir. Je me souvins m'être alors couché dans la neige, roulé en boule, la queue sur mon museau, et avoir tenté de me laisser emporter par le froid, définitivement. Les images de Bella et moi, de notre baiser brûlant, du froid polaire et de la bataille qui avait suivi, m'étaient toutes revenues d'un seul coup, sans que je ne puisse penser à protester. Mais je n'étais pas mort, ce jour-là, malgré mes envies, malgré ma douleur.
« Songe que certains sont décédés sans en avoir eu le choix, gronda Leah, m'interrompant. - Désolé, murmurai-je. - Continue, Jake, nous coupa Quil d'une voix étonnamment douce. »
Et je m'exécutai sans demander mon reste, le regard rivé sur le sol, réfléchissant à l'ordre chronologique des images que j'allais leur faire découvrir.
Dernière édition par Airuru. le Jeu 16 Oct 2008 - 22:28, édité 1 fois | |
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| Sujet: Re: [Concours de Fanfiction] Gaalh'way Jeu 16 Oct 2008 - 22:27 | |
| Par Gaalh'way - LA FIN : 3/3
J'avais décidé de rester là le plus longtemps possible, même en sachant que le froid ne me tuerait pas. Il m'était impossible de redevenir humain, sachant pertinemment que si la température ne se chargeait pas de mon cas, le désespoir que je ressentais se ferait un plaisir de le faire à sa place. Et après cette première nuit blotti dans la neige, je m'étais de nouveau remis en question. Je ne savais plus quoi penser de Bella et moi. Notre histoire était vouée à l'échec mais la partie de moi-même qui me demandait de décrocher se faisait de plus en plus discrète. Et je finis par me créer l'illusion qu'elle viendrait avec moi, si je lui laissais le choix, si je le lui proposais une nouvelle fois. C'était contradictoire, bien sûr, car j'avais promis de la laisser en paix. Mais je n'étais pas le seul dans cette situation. Bella aussi, se contredisait dans ses gestes. Elle épouserait un vampire tout en aimant son pire ennemi. Je passai à peu de chose près deux semaines à venir et revenir sur les faits. Sur les pensées qui me rongeaient, sur les éléments qui me perturbaient. Je pesais le pour et le contre et je ne faisais pratiquement rien d'autre. Je me nourrissais une fois sur deux et je dormais quand mon corps se faisait trop lourd, meurtri par la fatigue. La température glaciale me permettait de garder la tête froide ce qui me ravissait au plus haut point. Les jours semblaient plus longs, plus rudes également mais ce, à cause du climat.
« Viens-en aux faits, tu veux bien ? souffla Quil. - Oui, oui, ce n'est plus très long. »
Mon regard se posa sur les membres de la meute. Ils étaient tous soit assis, soit couchés et ils écoutaient avec attention. Je pouvais voir les prunelles sérieuses de Sam me toiser, celles de Leah exprimant des envies de meurtre, celles de Quil suppliantes et celles de Seth perdues et sans doute émues. Je me couchai à mon tour. La suite serait plus difficile à expliquer, j'avais besoin d'un appui solide avant de reprendre.
J'ignorais tout de l'Alaska. C'était nouveau pour moi. Décors, ambiance, tout ça je venais juste de le découvrir. J'ignorais également qu'il y avait des vampires qui vivaient par-là. Quelle ne fût pas ma surprise en le découvrant. Ils n'étaient pas aussi aimables que les nôtres sans doute car nous n'avions aucun pacte scellé avec eux. Ils ne m'ont pas ménagé, c'est à trois qu'ils m'ont sauté dessus. J'ai été gravement blessé et n'ai eu d'autres choix que de m'enfuir. En une journée de repos, j'étais de nouveau sur pattes et prêt à tout pour me venger. Il le fallait. Pas seulement parce qu'ils m'avaient lâchement attaqué, alors qu'un simple avertissement m'aurait suffit. Mais également parce que je voyais en eux, tout ce qui me répugnait, tout ce qui me pourrissait la vie, tout ce qui m'enlevait mon bonheur : Edward Cullen. Ils étaient identiques et j'avais bêtement pensé qu'en les éliminant, eux, je pourrai faire pression sur lui. Je n'imaginais pas à quel point j'avais tort. Je pouvais perdre la vie à tout moment, mais autant dire que je m'en fichais éperdument. Deux ou trois jours me suffirent pour préparer mon plan, j'avais de mon côté l'effet de surprise : ils ignoraient ce que je projetais de faire. J'en ai traîné un, par la ruse, le plus loin possible des deux autres. Et j'ai combattu. Comme un vaillant guerrier se serait battu pour la bonne cause, pour son pays, ou je ne sais quoi d'autre. C'était sans doute le moins expérimenté des trois. Instinctivement, j'ai pensé à Bella. Elle serait un peu comme lui, quand la sangsue la transformera. Incapable de contrôler ses pulsions, attaquant littéralement tout ce qui bougeait et en plein apprentissage. Si alors elle tomberait sur quelqu'un comme moi, il lui arriverait la même chose qu'à ce pauvre jeune vampire d'Alaska. Je l'ai tué mais il me meurtrit également en profondeur. J'eus besoin de deux autres jours pour guérir, traqué par les vampires restants.
Je me figeai dans mon récit mental. Je venais de comprendre. Je déglutis, posant mon regard sur Sam qui ne cessait de me toiser. Je n'osai continuer, la suite était claire. Mais comment avaient-ils su ? Comment ces inconnus étaient-ils au courant des membres de ma famille alors que j'ignorais tout d'eux ? Je baissai les yeux, ravagé par une atroce douleur. A un mètre de moi, j'entendis Quil geindre de désespoir. Lorsque mon regard se posa distinctement sur lui, il se mit à se tortiller sous la souffrance. Leah s'approcha et se blotti contre lui, lui léchant affectueusement la nuque et la tête, pour le calmer.
« Ce n'était pas un accident, n'est-ce pas ? questionna Sam tout en sachant la réponse. - Non, soufflai-je désespéré. - Oh, Jake, qu'as-tu fait ? - Alors, c'est vrai, Sam ? Je suis un meurtrier ? - Tu as tué ton frère et tu le sais parfaitement, c'est impardonnable. Comprends notre amertume, nous avons besoin de temps. - Combien ? demandai-je dans une once d'espoir. - Chacun de nous se rétabli à un rythme différent. Longtemps, je suppose. - Qu'est-ce que je peux faire ? »
Je savais que Sam parlait au nom de la meute. Et avoir ainsi blessé ma famille me dévorait. J'avais effectivement commis la plus grosse erreur de toute ma vie. Pire encore que d'être tombé amoureux d'une future vampire. J'étais un assassin. Si je n'avais aucun scrupule pour les suceurs de sang, la perte d'un de mes frères loups me détruisait. Je n'imaginais pas ce que pouvais ressentir Quil, qui était plus proche d'Embry que personne dans la meute. Alors que Sam s'apprêtait à me répondre, il fut coupé par la voix de Leah, tranchante et brutale qui m'ordonna :
« Va-t-en ! Et ne remets plus les pieds ici. Et si tu fais souffrir un autre membre de la famille, je me charge personnellement de ton cas. »
D'ordinaire, j'aurais ricané à cette réplique. Leah ne pouvait pas grand chose contre moi. J'étais plus vieux et surtout bien plus fort qu'elle. J'avais tué, je savais ce que cela faisait. Elle ignorait tout, jusqu'à comment s'occuper de sa propre existence. Mais je ne ris pas. Non pas qu'elle me fit peur, simplement par respect. Je n'étais plus le bienvenu ici. Je ne faisais plus partie de la meute. Pour combien de temps ? Je l'ignorais. Je savais simplement que j'avais perdu ma famille, en plus d'avoir perdu mon amour. Je devais tirer un trait sur la meute, tout comme je le devais sur Bella. Il ne me restait plus rien et ce, à cause d'une stupide erreur qu'il m'était impossible de réparer. Les vampires d'Alaska ne reviendraient plus nous embêter, ils avaient vengés leur ami. Mais, en contre partie, je n'étais pas le seul à souffrir de cette perte. Le genre d'erreur qui détruisent une famille, comme l'avait si bien dit Sam.
Comme ce dernier ne protesta pas au commentaire de Leah, j'en déduis que j'avais tout intérêt à lui obéir. Alors, voilà. Voilà comment on se sent, quand notre propre famille ne veut plus de nous. Pour ma part, je me sentais perdu, rejeté, détesté. On se débarrassait de moi comme d'une mouche qui nous dérange pendant le repas. J'étais d'ailleurs, aussi pitoyable qu'une vulgaire mouche. Les yeux embués de larmes, je regardai encore une fois la scène. Quil qui s'était calmé me fixait sans gêne. Leah, à ses côtés, était passée d'une petite fille râleuse et égocentrique à une femme prête à tout pour sa meute. Sam qui me priait pour la seconde fois de bien vouloir comprendre leur décision, un regard protecteur posé sur ses loupiots qu'il avait à charge. Et Seth qui n'avait absolument rien dit jusque là et qui ne dirait sans doute rien. Ce dernier s'avança néanmoins et, contre toute attente, il frotta sa tête grise contre la mienne et passa vigoureusement sa langue sur mon museau, le seul à me souhaiter bonne chance. J'en aurai besoin et je lui rendis son souhait d'un gémissement qui me semblait pathétique.
Et comme un coupable s'en va purger sa peine, je m'en allai purger la mienne. Je tournai le dos aux miens, renié indéfiniment. J'allais désormais devoir vivre seul et loin de ma famille. Voyons les choses positives, au moins, je ne ferai plus de mal à personne. Il me restait néanmoins un de ces détails sans importance à régler. Et c'est le cœur lourd que je me dirigeai là où j'étais sûr de la trouver, résigné à lui dire faire mes adieux. Alors que mes pattes bougeaient toutes seules, mon esprit résumait déjà les quelques mots que je devrais à tout prix prononcer une fois devant elle, avant de m'en aller définitivement :
« Adieu, ma Bella. Je t'aime. » | |
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