MUAHAHAHAHAH de retouuuur! =P
erf, pour celles qui suivent encore ^^"
[ j'ai rajouté la fin du chap 4, page 8 ]
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Un vent glacé troubla mon sommeil. Je grimaçai, j’avais soudainement horriblement froid. Je me redressai avec difficulté et scrutai avec le peu de vue que l’on a au réveil les environs. J’eus une première impression d’obscurité totale. C’était comme si l’ombre de chaque objet s’était multipliée jusqu’à absorber la dernière parcelle de lumière. Mes yeux se plissèrent d’eux même. Où étais-je donc? Le souvenir d’un entretient avec Night se rappela vivement à ma mémoire. Puis, plus aucun souvenir. Ce fut à ce moment tardif que ce qui touchait mes doigts prit un sens matériel. C’était effectivement de l’herbe. L’extérieur avait donc été mon refuge lors d’un assoupissement. Je me relevai avec lenteur et pris la direction de ma véritable demeure. Ce fut avec un certain recul que j’entrepris ma marche quotidienne, sous les lampadaires de la ville. Un rapide coup d’œil à ma montre m’avertit qu’il était 22 heures passées.
J’ouvris machinalement la porte d’entrée, trouvai ma mère devant l’entrée, les bras croisés sur sa poitrine, le regard habituel, le même regard que l’on porte généralement sur une personne qui serait la cause même de nos soucis.
- Bonsoir maman, lâchai-je avec dédain.
Je soutins son regard. La vieillesse la marquait de plus en plus et ses rides se creusaient à vue d’œil. Et son maquillage soigné ne faisait que les accentuer. Oh bien sûr elle avait été belle, et la vieillesse n’avait fait que masquer superficiellement sa beauté. Mais c’était un être dur que les années n’avaient épargné qui se tenait devant moi.
- Tu as vu l’heure qu’il est? J’ai du mal à croire que tu oses encore mettre un pied dans cette maison ! s’indigna t-elle.
Je m’y étais préparée et encaissai sans rien dire.
- Chéri, viens voir, ta fille est finalement rentrée.
Je n’en revenais pas! Il était là? Mon père était réellement là? Je le vis entrer par la porte qui donnait accès à la cuisine. D’un pas lourd et fatigué, il s’approcha de la porte d’entrée, là où nous nous tenions, ma mère et moi. J’avais du mal à le croire. Il ne fut jamais présent pour le moindre épisode de ma misérable vie, mais répondait présent lorsqu’il s’agissait de me faire la morale ?
- Heaven, tu me déçois terriblement. Te rends tu compte du sang d’encre que ta mère et moi sommes nous fait ? commença t-il.
C’en était trop. Je l’ignorai totalement et commençai à gravir les marches qui menaient à ma chambre en prenant soin de ne pas croiser le regard de mes parents.
Il ne me restait plus que trois marches, lorsque mon père me retint par la voix.
- Je suis là, alors regarde moi quand je te parle ! gronda t-il.
Je m’arrêtai net mais ne pris pas la peine de me retourner.
- Excuse moi papa, mais je me suis un peu trop habituée à ton absence…
Cette phrase laissée en suspens, je repris ma montée et claqua la porte de ma chambre derrière moi. J’entendais quelques commentaires que je ne pouvais décrypter provenant du salon mais je décidai de les ignorer complètement.
Je me dirigeai vers la table de nuit et pris deux somnifères. Cette nuit là, la lune n’avait pas fait son apparition et je me sentais terriblement mal. J’aurais tout donné pour pouvoir m’endormir éternellement…
L’alarme de mon réveil retentit. Première fois que je l’entendais et avouai que c’était fort désagréable. D’un coup de poing retenu, je l’éteignis. Je sentais encore l’effet des somnifères sur moi. Les yeux brouillés par le sommeil je me levai difficilement et retombai rapidement sur mon lit. Ces derniers temps, j’étais inhabituellement en proie à de nombreux vertiges.
Un quart d’heure après, je me trouvais sur le trottoir, prenant le chemin habituel pour le lycée. Me rappelant n’avoir rien mangé depuis dix neuf heures, je décidai de m’arrêter à la boulangerie de la grande rue pour satisfaire mes besoins humains. La petite cloche fixée en haut de la porte d’entrée retentit à mon entrée. Trois clients attendaient. Je me glissai habilement dans la queue et vidai mon esprit. L’odeur du pain cuit qui se répandait dans toute la boulangerie m’enivrait et quelque part me réchauffait l’esprit. Vint mon tour. J’avais commander un pain au chocolat et la boulangère s’était effacée dans ses fourneaux chercher ma commande lorsque la cloche retentit de nouveau. Et ce fut non sans étonnement et appréhension que je reconnu Ethan à l’entrée de la boulangerie. Mais que venait-il faire ici ?
Il balaya la boulangerie du regard et lorsque son regard se posa sur moi, il sembla légèrement étonné mais se repris aussitôt. Me gratifiant d’un sourire narquois il se dirigea vers moi. Détournant le regard avec l’infime espoir qu’il ne m’aurait pas reconnu, je remarquai qu’on était les seuls dans la boulangerie.
- Mais quelle heureuse surprise ! lança t-il en me prenant la main gauche.
Avant que je n’eusse fait un mouvement, il y déposa une nouvelle fois sa marque si distinctive qui se traduisait par un baisemain. Personnellement, j’aurai préféré subir la marque d’un fer rouge plutôt que l sienne ? Je retirai ma main aussi vite que mes réflexes me le permirent, mais alors que je fus sur le point d’essuyer à nouveau le dos de ma main sur mon pauvre pantalon, il sortit de sa poche un mouchoir apparemment neuf et me le tendit.
- Tu ne vas tout de même pas salir un aussi joli pantalon, remarqua t-il.
Après mûres réflexions, j’acquiesçai.
- Tu as raison, approuvai-je.
Et avant qu’il n’eût compris mon intention, j’essuyai ma main sur son T-shirt bleu marine bien trop grand pour lui. Il émit une indignation mais la boulangère refit son apparition.
- Excusez moi d’avoir été aussi longue, mais j’ai eu un problème technique avec mon fourneau, s’expliqua t-elle en me tendant mon pain au chocolat.
- Je vous en remercie.
- Vous ne voulez rien d’autre ? proposa t-elle.
Ethan crut bon de m’encourager à la boulimie.
- Allez Heaven, tu es maigre comme un clou ! Prends autre chose, c’est moi qui offre !
- Ecoutez donc votre petit ami, encouragea la boulangère qui devenait fort irritable à mes yeux.
- Ce n’est PAS mon petit ami, et puisque je vous dis que…
Coupant net ma lancée, le malpoli qui se tenait près de moi murmura à mon oreille ces quelques mots.
- J’espère que mon T-shirt te servant de serpillière te plaît quand même vu que c’est celui de Night…
Rien qu’à la prononciation de son prénom me fit sursauter. Comment osait-il ? Je lui jetai un regard accusateur avant de me raviser.
- Finalement, dis-je en m’adressant à la boulangère, vous me rajouterez cinq croissants, ce pain d’épice…non, pas celui-ci, l’autre, oui, celui qui est trois fois plus longe et plus cher…et puis cette boîte de beignets ainsi qu’une vingtaine de macarons…sans oublier cinq à six pains au chocolat en plus de celui-ci.
Celle à qui je m’adressais fut prise au dépourvue et essayait de me suivre tant bien que mal. Elle me tendit ma commande que je pris avec avidité.
Je m’en retournai en m’adressant une dernière fois à la boulangère.
- Vous verrez avec le jeune homme ici présent concernant le montant à déverser, puisque comme il l’a lui-même dit, c’est lui qui offre, n’est ce pas ? Sur ce, bonne journée.
J’adressai un dernier regard triomphant à Ethan et sortis de la boulangerie, fière de mon coup.
Je fis une dizaine de pas et ouvris le sac en plastique. Je m’enfilai un macaron et demandai de ce que j’allais faire du reste. Ce qui composait ma commande allait sûrement faire la joie d’un sans abris et l’emballage ainsi que le sac contribueront à l’inexorable pollution de la planète ainsi qu’au réchauffement climatique qui causeront la perte de quelques milliers d’hommes…Chouette avenir en perspective. Je me pris à penser à Ethan jusqu’au moment où, envisageant de l’étouffer avec ce qui me tombait sous la main, c'est-à-dire beignets et autres macarons, celui crut bon de me faire peur.
- Bouh, s’exclama t-il.
Mais bon Dieu, pourquoi devais-je sursauter à chaque fois qu’un Willeston émet une interjection ?
- Qu’est ce que tu veux ? crachais-je à moitié.
- Un merci, si ce n’est pas trop demandé.
Je ne pris pas la peine de me retourner et continuai d’avancer, Ethan à mes côtés cherchant à tout pris d’attirer mon attention. C’était peine perdue.
- C’est effectivement trop demandé, répliqu’ai-je.
Je devinais déjà son indignation.
- Hey ! Tu m’as pas mal aidé à dévaliser la boulangerie il y a même pas 10 minutes j’te rappelle !
- Au moins comme ça, tu réfléchiras à deux fois avant de me proposer quoique ce soit.
Il s’arrêta net dans sa marche.
- Laisse moi une chance de devenir l’un de tes amis.
Je soupirai.
- Je t’ai dis de réfléchir avant de dire de telles sottises.
- J’y ai réfléchi à deux fois, si ce n’est plus, alors laisse moi cette possibilité.
Je m’arrêtai à mon tour, et fis face à Ethan.
- Très bien, soupirai-je, pourquoi tiens-tu autant à te familiariser avec moi ?
- Je …
Il stoppa net sa phrase et détourna les yeux. Il semblait mal à l’aise. Je ne le croyais pas. Ethan Willeston était gêné. Première nouvelle.
- Je n’sais pas, finit-il par dire.
Son regard se perdait.
- Première fois que je te vois comme ça, remarqu’ai-je.
Je descellai avec étonnement le peu de rose qui s’était accroché à ses joues.
Il ne dit rien pendant un certain lapse de temps et finit par déclarer avec un sourire forcé.
- Et ce n’est pas la dernière fois que tu me vois tout court.
Et il s’en retourna sur ses pas.
Intriguée par le comportement inhabituel d’Ethan, je repris ma route et remarquai que je tenais toujours dans ma main le sac en plastique où demeurait le petit déjeuné d’une dizaine de personnes. Je sortis du sac un croissant et remis le reste à un sans domicile fixe qui me regardait avec avidité. Il me remercia chaleureusement et je repris ma marche vers le lycée.
9 h 05. La première heure de cours s’était déroulée comme à son habitude : chaque élève s’en sortait avec un ultime choix à faire, soit s’étouffer avec les craies de la prof sou bien se taper la tête avec ses livres de cours jusqu’à évanouissement. Personnellement, j’opterai pour la deuxième solution en remplaçant les livres par des chaises…En résumé, un ennui mortel avec effets secondaires sur le système cérébral. Moi je dis, vive l’éducation.
J’étais en train de me poser la fameuse question philosophique du « en combien de coups sur la tête la chaise finit-elle par voler en éclat ? » quand l’Ange fit son apparition. Night tenait donc à assister au cours de français qui n’allait pas tarder. Quelques filles se mirent à ressembler très fortement à des dindons aux gloussements dérisoires ; d’autres se figèrent sur place et la plupart des gars s’en fichaient littéralement.
Night balaya la salle du regard et s’arrêta sur moi. Il m’adressa son fameux sourire dévastateur dont il connaissait si bien le secret, que je pus lui rendre. Il avança en ma direction sous les regards désapprobateurs et meurtriers des autres « dindons » de la classe. Night avait remarqué la place vide a mes côtés.
- Puis-je me permettre ? me demanda t-il.
- Evidemment.
Il s’assit à côté de moi sans se rendre compte du brasier qui me dévorait de plus en plus. Je me mis à penser que les pompiers du coin allaient le détester…
(suite chap 5 a venir)